Pascal Lamy (PS) favorable à un salaire minimum encore plus bas que le SMIC
Pascal Lamy, proche de François Hollande, s'est hier prononcé favorablement pour l'instauration des "petits jobs", moins payés que le SMIC
Interrogé par la chaine LCI hier, Pascal Lamy, ex-directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et proche du président François Hollande, a indiqué être favorable à plus de « flexibilité » sur le marché du travail, avec notamment des « petits boulots » payés en dessous du Smic.
Cette position rappelle les « mini-jobs » instaurés en Allemagne il y a dix ans, et qui font toujours l’objet de vifs débats Outre-Rhin. Même s’ils sont à l’origine de la création de près de 2,5 millions d’emplois, ces missions d’intérim ou à temps partiel ont fait basculer dans la précarité de nombreux travailleurs. 16% de la population allemande vit en dessous du seuil de pauvreté aujourd’hui.
La retour d’un « SMIC jeune » ?
« Je sais que je ne suis pas en harmonie avec une bonne partie de mes camarades socialistes mais je pense qu’il faut, à ce niveau de chômage, aller davantage vers de la flexibilité et vers des boulots qui ne sont pas forcément payés au Smic », a déclaré François Lamy. C’est-à-dire moins que le Smic ? « Oui absolument », a-t-il ajouté. « Un petit boulot, c’est mieux que pas de boulot. Je ne réponds pas ça dans l’absolu, je n’aurais pas dit ça il y a 10 ans ou il y a 20 ans, mais à ce niveau de chômage.. »
Edouard Balladur et Dominique de Villepin avaient renoncé à ce type de projet devant la pression de la rue, le premier en souhaitant lancer un contrat d’insertion professionnelle (CIP) payé à 80% du SMIC, le second avec un contrat premier embauche, précaire pendant deux ans. « Ce n’est parce qu’une réforme n’a pas marché ou parce qu’on a reculé devant la pression de l’opinion que c’est une mauvaise idée. Si on prenait tous les réformes qu’on a essayées à un moment, qui n’ont pas marché et si on ne les avait pas reprises, on serait encore au Moyen-Age » a argumenté Pascal Lamy à ce sujet.