Paris : un ex-patron condamné à 2 ans avec sursis dans un dossier de “revenge porn”
Lundi à Paris, un ex-patron a été condamné à deux ans de prison avec sursis dans une affaire de "revenge porn". Après avoir eu une relation avec une DRH, le prévenu avait ainsi envoyé des clichés dénudés de cette dernière à d'anciens et de nouveaux collègues.
Le “revenge porn” est une pratique qui pourrait difficilement s’observer en dehors de la sphère internet. Elle consiste à diffuser à plus ou moins grande échelle des photos à caractère pornographique d’une personne sans son consentement. Lundi, un homme a été condamné à deux ans de prison avec sursis pour s’être livré à ce type de manœuvre au sein de son entreprise. Les faits avaient débuté en juin 2019, relate Nice-Matin. La directrice des ressources humaines (DRH) d’une entreprise de conseil en ingénierie venait d’entrer dans un autre groupe. C’est là que son époux et son entourage, au travers d’un appel anonyme et de trois courriels, avaient été informés de la relation adultérine noué entre la DRH et son ex-patron entre 2017 et 2019. Précisons que le mari de la DRH était déjà au courant de cette infidélité.
“Revenge porn” : près de 2 000 personnes reçoivent des courriels sur la DRH
Me Vincent de La Morandière, avocat de la DRH et plaignante, indique que dans les mois qui avaient suivi, entre septembre et novembre 2019, pas loin de 2 000 personnes avaient reçu des courriels mettant en cause sa cliente. Des messages qui comportaient des clichés dénudés de la femme, mais aussi des textes qu’aurait écrits les deux enfants du couple sur cet adultère et des accusations de violences sur enfants ciblant le mari. Parmi les destinataires de ces courriels, on trouvait d’anciens et de nouveaux collègues de la DRH ainsi que des parents d’élèves de l’école des enfants.
“C’était plus fort que moi”
En janvier dernier, lors de son procès, le prévenu avait parlé d’une pulsion qu’il n’était pas arrivé à réprimer : “C’était plus fort que moi”. “Ce qui m’aidait à tenir, c’est qu’elle partage ma douleur”, avait-il ajouté suite à la rupture avec la DRH. Après le verdict, cette dernière a déclaré que cet ex-patron l’a malmenée à un point où toutes ses forces ont fini par l’abandonner : “Chaque nouvel email faisait l’effet d’une décharge électrique. C’était de la torture […] Je suis détruite de l’intérieur”. Son époux de même que son actuel employeur l’avaient soutenue dans sa démarche d’obtenir justice.