Paris : Des syndicalistes risquent le licenciement pour avoir détourné un camion-poubelle
Les deux hommes voulaient vider le contenu de la benne devant le siège de La République en Marche.
Leur action « coup de poing » va peut-être les envoyer directement à la case prison. Deux agents de la Ville de Paris, membres de la CGT, risquent d’être renvoyés par leur hiérarchie après avoir pris possession d’un camion-poubelle le 25 mai dernier. Le but de l’opération était de déverser des ordures devant le siège du parti du président de la République. Ils sont convoqués pour un conseil de discipline qui se tiendra aujourd’hui.
Détourné sans violence
L’affaire remonte donc au 25 mai dernier lorsque les deux agents, âgés de 57 et 58 ans, décident pour une action du syndicat CGT FTDNEEA (filière traitement des déchets eaux égouts assainissement) d’arraisonner un camion-poubelle de la ville pour en prendre le contrôle.
Sans violence, il demande au conducteur de leur laisser le volant et ce dernier s’exécute. Les syndicalistes se dirigent alors vers le siège de LREM ou une action syndicale est en cours. Une centaine de syndicalistes sont en effet déjà sur place et ont procédé à des blocages et des coupures d’eau et d’électricité. Alors que les deux hommes à bord du camion-poubelle se trouvent à 200 mètres de leur objectif qui consiste à vider des ordures devant ces mêmes locaux, ils sont interpellés « de manière brutale » selon des déclarations faites auprès de nos confrères d’Europe 1.
Risque de licenciement et tribunal
Si leur action était soutenue par le syndicat, elle n’est pas du goût de la hiérarchie qui évoque le contexte terroriste actuelle pour expliquer que la prise du contrôle du camion n’était pas du meilleur goût.
Placés en garde à vue, les deux syndicalistes ont été suspendus et convoqués par le tribunal de Paris. Ils ont depuis l’interdiction de se rendre sur leur lieu de travail et de militer pour le syndicat. Leur salaire a été amputé de 30 %. En plus d’une convocation devant le Tribunal de grande instance de Paris, ils risquent donc d’être révoqués de leur fonction si le conseil de discipline en décide ainsi.
Ils peuvent néanmoins compter sur la solidarité de la CGT qui a mis en place une pétition et une cagnotte pour les soutenir dans ce combat. Un rassemblement est également prévu ce mercredi devant le tribunal de grande instance.