Paris : après avoir été reconnu sur une photo dans “Paris Match”, un SDF obtient 40 000 euros de réparation
Un homme de 48 ans sans domicile fixe vient d'obtenir 40 000 euros suite à la parution d'une photo volée le dépeignant dans un hebdomadaire. Après avoir été avisé de sa présence sur le cliché, le quadragénaire avait ainsi déposé plainte.
Sans doute sans le vouloir, l’hebdomadaire Paris Match vient de retirer le poids de trois lettres à un malheureux. L’histoire commence en janvier 2018. Des personnes sans domicile fixe consultent un numéro du magazine. Quelle n’est alors pas leur surprise de croire reconnaître l’un des leurs, Félix. Ils mettent leur camarade au courant et celui-ci se met à parcourir l’article en question, intitulé “Le crack dans le métro : angoisse sur la ligne”. Et de découvrir qu’il se trouve bien sur une photo d’illustration, rapporte Le Parisien.
Un SDF reconnu sur une photo, des policiers floutés
Le cliché a été pris le 17 janvier 2018, et l’on notera que s’il a été possible de reconnaître Félix, le visage d’autres protagonistes de la photo, principalement des policiers en contrôle, avait été flouté. Félix a alors pris contact avec une connaissance œuvrant dans le milieu associatif. Il souhaitait ainsi obtenir le retrait du cliché pour ne pas causer du tort à sa famille se trouvant en Guyane et en métropole. “Paris Match” a été assigné en justice.
10 000 euros accordés, il aide des camarades dans le besoin
L’avocate de l’hebdomadaire a plaidé que le plaignant n’était pas reconnaissable sur la photo et qu’il n’avait pas la preuve qu’il figurait bien dessus. La première chambre civile du tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine) a cependant estimé que le magazine était en tort ici, en rappelant ainsi que “chacun dispose, quelles que soient sa notoriété, sa fortune, ses fonctions présentes ou à venir, du droit au respect de sa vie privée et jouit sur son image d’un droit exclusif lui permettant de s’opposer à sa fixation […] sans autorisation préalable”. 10 000 puis 30 000 euros ont été accordés à Félix pour le préjudice subi. Il s’est servi du premier versement pour aider des camarades d’infortune. Concernant le second, qui a nécessité un changement de banque pour le percevoir, le quadragénaire aurait exprimé des intentions non moins louables : “Je vais pouvoir récupérer ma femme et mes enfants”.