Obésité : un risque de mortalité plus élevé qu’on ne pourrait le penser ?
Selon des experts américains en santé publique, les risques de mortalité liés à l'obésité seraient sous-évalués en raison d'un non-suivi du poids sur le long terme.
Jusqu’à tout récemment, il semblait plus ou moins acquis que le risque de mortalité lié à l’obésité était uniquement mesuré par l’indice de masse corporelle (IMC). Et sur cette base, des études avançaient même que les personnes en surpoids étaient moins sujettes aux maladies cardiovasculaires que celles affichant un faible poids.
Deux experts américains en santé publique, Andrew Stokes et Samuel Preston, tendent cependant à sonner l’alarme, en indiquant via la revue de l’Académie américaine des sciences PNAS que la mesure seule de l’IMC délivre un résultat biaisé. Selon eux, il conviendrait en effet de suivre l’évolution de l’obésité sur le long terme afin d’estimer au mieux le risque de mortalité.
Mesure de l’IMC : insuffisante pour mesurer le risque de mortalité lié à l’obésité ?
Est ainsi rappelée une étude datée de 2013 qui indiquait que l’obésité n’avait pas d’incidence sur la mortalité et que la réduction des décès durant le suivi était liée au surpoids. Mais pour messieurs Stokes et Preston, cette étude présentait le défaut de ne mesurer le poids des volontaires qu’à une seule occasion. Ces experts ont donc mis au point un modèle mathématique prenant en compte les données relevées lors d’un sondage national conduit entre 1988 et 2010. Dans cette enquête, l’une des questions portait sur le poids maximal atteint par les sondés au cours de leur vie. 39% des personnes interrogées dont l’IMC était normal auront répondu s’être déjà trouvées en situation de surpoids voire d’obésité.
Le surpoids, un faux ami
Une information loin d’être anodine, car l’on nous rapporte que le risque de mortalité est plus grand de 27% quand un individu a changé de classe d’IMC dans sa vie. Quant à la prétendue protection offerte par le surpoids, elle apparaît finalement nulle puisque cette catégorie de personnes, de même que celles ayant connu plusieurs classes d’IMC, ont plus de risques de contracter un diabète ou des maladies cardiovasculaires.