Nigéria : Les jeunes filles enlevées par Boko Haram localisées
L'armée nigérianne a affirmé lundi que les 223 jeunes filles détenues par Boko Haram avaient été localisées.
“Nous savons où elles se trouvent, mais nous ne pouvons pas vous le dire”, a déclaré lundi le chef de l’Etat-Major des forces armées nigériannes, le maréchal Alex Badeh.
Ce dernier a qualifié l’opération de “secret militaire”. “Nous travaillons. Nous allons ramener les jeunes filles”, a -t-il ajouté.
Les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, ainsi qu’Israël, avaient envoyé, ces derniers jours, des experts pour aider le Nigéria dans ses recherches. Ces moyens s’ajoutaient d’ailleurs aux drônes, avions-espions, ainsi qu’à la trentaine de conseillers civils chargés d’appuyer les forces de sécurité nigériannes. Des opérations de renseignements et de reconnaissance ont notamment été menées au Tchad, pour retrouver la trace des jeunes filles.
Alex Badeh a également fait part des ses craintes quant à une éventuelle opération de récupération des adolescentes : en envoyant des troupes pour libérer les jeunes filles, les militaires redoutent en effet de faire des victimes.
Goodluck Jonathan face aux critiques
Le Président nigérian, Goodluck Jonathan, déjà vivement décrié pour son manque de réactivité dans cette affaire, et face à Boko Haram d’une manière générale, s’expose d’autant plus aux critiques actuellement.
Tandis que les recherches étaient toujours en cours, et que d’autres tueries orchestrées par la secte islamiste avaient lieu dans le nord du pays, le Président assistait quant à lui aux cérémonies et festivités d’investiture de son homologue sud-africain Jacob Zuma.
“Le Président se tient fermement derrière nous. Il nous a donné le pouvoir de faire le travail”, a finalement conclu Alex Badeh face à une foule de manifestants nigérians venus réclamer des explications.
Ce week-end, l’ex président nigérian Olusegun Obasanjo a rencontré des intermédiairesde la secte Boko Haram pour tenter de négocier la libération des jeunes filles. On ignore si le gouvernement était au courant de cette tentative de négociation. Ancien proche de Goodluck Jonathant, Olusegun Obasanjo a depuis pris lors pris ses distances vis à vis de son succeseur, critiquant sa gestion du pays.
Le Président actuel avait récemment exclu toute négociation avec les membres de Boko Haram pour obtenir la libération des lycéennes enlevées mi-avril.