Niger : l’ancien président de l’Assemblée nationale arrêté
Hama Amadou, ex-président de l'Assemblée nationale du Niger et candidat à la présidentielle de 2016, a été arrêté samedi puis écroué. L'opposant est suspecté d'avoir adopté illégalement des enfants.
L’opposant Hama Amadou résidait à Paris depuis septembre 2014, où il s’était exilé après que la justice du Niger l’ait accusé d’avoir illégalement “adopté” des jumeaux au Nigéria. Cet ancien président de l’Assemblée nationale et candidat à la présidentielle de 2016 a été arrêté samedi puis écroué à la prison civile de Filingué, à plusieurs dizaines de kilomètres de Niamey.
Et à en croire ses déclarations émises jeudi au micro de France 24 et rapportées par Libération, Hama Amadou n’ignorait pas qu’il pourrait prochainement faire l’objet d’une arrestation : “J’ai des devoirs envers mon pays, que je compte assumer à travers ma candidature.”
Hama Amadou : un candidat à la présidentielle du Niger arrêté pour adoption illégale d’enfants
L’arrestation a eu lieu alors que l’opposant descendait d’un vol Air France. En septembre dernier, le ministre nigérien de l’Intérieur Hassoumi Massaoudou avait ainsi déclaré que “toutes les unités de police et de gendarmerie ont reçu l’ordre d’arrêter Hama Amadou dès qu’il mettra le pied sur le sol national.” On apprend par ailleurs que des violences ont impliqué des militants du Moden (dont Hama Amadou est le leader) et les forces de l’ordre jusqu’en fin de journée. De source policière, un enfant a été tué durant ces heurts, “renversé par un motocycliste”.
L’ex-président de l’Assemblée nationale nigérienne se dit victime d’un “dossier monté” contre lui
Bien que conscient que les autorités viendraient un jour à lui, Hama Amadou ne s’estime pas coupable du délit dont on l’accuse. Les autorités judiciaires du Niger lui attribuent une implication dans un trafic international de bébés et lui reprochent d’avoir falsifié l’état civil de ses jumeaux. Le candidat à la présidentielle parle quant à lui d’un “dossier monté” contre sa personne “par le pouvoir”. En ajoutant que, selon lui, sa “moralité est meilleure que celle de ceux qui prétendent vouloir [l]’exclure”. Plusieurs sources s’accordent au passage à penser que Hama Amadou “a une peur panique d’être empoisonné en prison”. Une affaire à suivre.