Nicolas Sarkozy face à la justice : panorama de ses condamnations, relaxes et procédures en cours

Image d'illustration. Gros plan du marteau de jugeADN
L’ancien président Nicolas Sarkozy fait face à un parcours judiciaire complexe, marqué par des condamnations, plusieurs relaxes et des procédures encore en cours. Retour sur l’ensemble des affaires qui ont jalonné sa vie politique et personnelle devant la justice.
Tl;dr
- Sarkozy condamné dans plusieurs affaires judiciaires majeures.
- D’autres enquêtes, dont Russie et Qatar, toujours en cours.
- Certains dossiers se sont conclus par un non-lieu.
Sarkozy : une succession de condamnations judiciaires
L’image de Nicolas Sarkozy, ex-président de la République, reste indissociable d’une série d’affaires judiciaires dont l’onde de choc secoue encore le paysage politique français. La plus marquante demeure la condamnation, prononcée le 25 septembre par le tribunal correctionnel de Paris, à cinq ans de prison ferme pour association de malfaiteurs dans l’affaire du financement libyen présumé de sa campagne présidentielle de 2007.
Selon les juges, l’opération – baptisée « Sauver Sarkozy » par certains protagonistes – visait notamment à obtenir la rétractation du témoignage clé de Ziad Takieddine, moyennant une rémunération. Signe que le dossier ne s’arrête pas à l’ancien chef de l’État : une douzaine d’autres personnes, parmi lesquelles Carla Bruni-Sarkozy et la figure médiatique Mimi Marchand, sont également mises en cause.
L’affaire Bygmalion et les écoutes : des peines inédites
Mais ce n’est pas tout. Quelques mois plus tôt, la Cour de cassation a définitivement validé sa condamnation à un an ferme sous bracelet électronique pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire des écoutes téléphoniques. L’ex-président avait tenté, avec son avocat Thierry Herzog, d’obtenir auprès du magistrat Gilbert Azibert des informations confidentielles liées au dossier Bettencourt. Un échange qui lui vaut également trois ans d’inéligibilité. Malgré un recours annoncé devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), les sanctions restent effectives.
Du côté du dossier Bygmalion, lié aux excès financiers durant la campagne présidentielle perdue de 2012, la justice a condamné Nicolas Sarkozy en appel à un an d’emprisonnement, dont six mois ferme sous surveillance électronique. Le recours en cassation qu’il a formé sera examiné par la haute juridiction à l’automne prochain.
Enquêtes toujours ouvertes : Qatar et Russie dans le viseur
La liste ne s’arrête pas là : plusieurs enquêtes sont en cours concernant ses activités en Russie – susceptibles selon le parquet national financier (PNF) d’être assimilées à du trafic d’influence – ou encore sur l’attribution controversée du Mondial 2022 au Qatar. Les magistrats cherchent à savoir si lors d’un déjeuner organisé en 2010 avec des dirigeants qataris et Michel Platini, alors président de l’UEFA, des arrangements occultes ont favorisé le pays hôte.
Dossiers clos et immunité présidentielle : précisions nécessaires
Face à cette avalanche judiciaire, il convient toutefois d’apporter quelques nuances : certains dossiers ayant défrayé la chronique ont abouti à un non-lieu. On pense notamment aux voyages privés financés par des proches ou encore aux dons consentis par Liliane Bettencourt. Par ailleurs, dans l’affaire dite des sondages de l’Élysée – facturés sans appel d’offres sous sa présidence –, quatre anciens collaborateurs ont été sanctionnés mais Nicolas Sarkozy, protégé par l’immunité présidentielle pour ces faits, n’a jamais été mis en cause.
En somme, si certaines procédures se soldent par un abandon des poursuites ou relèvent désormais du passé grâce au statut protecteur conféré par sa fonction passée, le spectre judiciaire continue bel et bien de hanter celui qui fut jadis au sommet de l’État.