Nice : en clinique pour un contrôle de la prostate, il finit amputé des jambes et des doigts
Le patient a contracté une infection nosocomiale multirésistante aux antibiotiques. La clinique a été condamnée.
Sassi Ayeb se rend en novembre 2016 à la clinique Saint-Antoine de Nice pour y subir un banal contrôle de la prostate.
Au mois de juillet 2017, il a dû être amputé des jambes ainsi que des doigts à cause d’une infection causée par la bactérie klebsiella pneumoniae.
Le diagnostic tombe trois jours plus tard
Le patient ressent une forte fièvre trois jours après l’examen, et il doit être hospitalisé. L’origine en est une infection nosocomiale, et l’amputation survient donc à l’été de l’année suivante.
À Nice-Matin, Sassi Ayeb a raconté son calvaire : “Chaque minute, chaque seconde, je sens mes pieds comme s’ils étaient toujours là et puis je me souviens que je ne les ai plus. Je ne dors plus, je ne respire presque plus…”. Il est aujourd’hui sans emploi, sans toit.
La clinique condamnée
Au mois d’octobre dernier, la clinique Saint-Antoine est assignée en référé devant le tribunal de grande instance de Nice par Me Pierre Chami, qui représente le patient.
Elle est alors condamnée à lui verser 57.000 euros pour le préjudice subi. À Nice-Matin, il déplore : “Cette ordonnance doit être exécutée immédiatement (…) La clinique Saint-Antoine traîne des pieds pour payer. Tout le monde se renvoie la balle (…) On se joue de nous, c’est inhumain”.
Pour sa part, l’établissement de soins assure : “Nous sommes touchés par la situation dramatique (…) Cette somme est sur le point de lui être réglée, bien évidemment. Nous ne faisons rien pour retarder le processus”. L”affaire doit être encore jugée sur le fond.