Nanterre : un juge tient des propos douteux lors d’un procès pour violences conjugales
Mercredi, un juge du tribunal correctionnel de Nanterre a tenu des propos apparaissant comme sexistes durant un procès pour violences conjugales. Pour ces déclarations, le magistrat encourt des poursuites judiciaires.
Mercredi, un homme de 48 ans comparaissait devant le tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine) pour “menace de mort réitérée par conjoint”. Ce n’est cependant pas l’accusation qui est mise en lumière aujourd’hui, mais les propos tenus par le juge.
Le Parisien rapporte que la plaignante avait réalisé des enregistrements de ces menaces à répétition, parmi lesquelles celle de la renvoyer “en Tunisie entre quatre planches”. À un moment donné de l’audience, le prévenu a fait savoir que sa compagne ne dormait plus avec lui et qu’elle faisait ainsi chambre à part.
Procès pour menaces de mort : le juge insistant sur le devoir conjugal
Une information qui a visiblement interpellé le juge qui s’est alors tourné vers la plaignante pour lui indiquer qu’elle manquait à son devoir conjugal. Me Migueline Rosset, avocate de la partie civile, a fait part de son indignation face aux propos tenus par le magistrat, qu’elle estime ainsi datés.
“Il a insisté ! Par trois fois, il est revenu sur le devoir conjugal en expliquant même qu’il avait été juge aux affaires familiales et qu’il savait de quoi il parle ! Mais enfin, le devoir conjugal, ça n’existe pas. On n’est plus dans les années 1960 !”’ Pour l’avocat du prévenu Me Dominique Ceccaldi, le juge cherchait davantage à saisir le fond du problème : “Mon client reconnaissait les faits. Le juge essayait de comprendre, de lui chercher une petite excuse peut-être”.
De possibles sanctions à venir
Le président du tribunal de grande instance de Nanterre a été alerté de ce cas par Me Rosset, et d’avoir convoqué sans délai le juge concerné. Ce président devrait communiquer dans les prochains jours si des sanctions seront prononcées à l’encontre du magistrat.
Dans la situation où il serait considéré que ce dernier a effectivement fauté, la présidence des comparutions immédiates pourrait lui être retirée, une responsabilité dont il s’acquittait chaque mercredi.
- Bas-Rhin : récidiviste, elle est condamnée à de la prison ferme pour conduite sous alcool et cannabis
- Plusieurs cadres de la Fédération française de tennis ont porté plainte pour détournement de biens publics et corruption
- L’accusateur de Pierre Palmade condamné pour avoir fourni des drogues de synthèse