Mulhouse : restitution de 76 foulards Hermès volés au Musée de l’impression sur étoffes
Riche d'une collection unique au monde, le Mise avait fait l'objet d'un pillage pendant des années.
Lundi, le Musée d’impression sur étoffes (Mise) de Mulhouse (Haut-Rhin) retrouvait 76 foulards Hermès récupérés par la police judiciaire.
En 2018, le Mise qui possède une collection unique au monde avait signalé un vaste pillage et comme l’a indiqué Alexia Fontaine, directrice scientifique du musée : « Cette restitution nous apporte de l’espoir, l’espoir que d’autres carrés reviennent, que d’autres objets de la collection reviennent, même si ce chiffre (de 76 foulards) peut paraître dérisoire au regard de la somme de ce qui a disparu ».
« Un travail de recollement d’inventaire »
Le chef de l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC), le colonel Hubert Percie-du-Sert, a expliqué à l’AFP : « On s’est appuyé sur le travail de recollement (d’inventaire) qui a été mené au sein du musée, qui a établi que 219 carrés Hermès, ainsi que 3 000 livres d’ouvrages environ, recensant les étoffes produites au fil des époques, ont été volés ».
Il a ajouté que « L’identification des pièces et la veille des échanges commerciaux entre les personnes suspectées ont permis de retrouver 76 carrés Hermès (…) Cela montre l’importance d’inventorier et de sécuriser ces collections, puisqu’on est capable ensuite de tracer ces objets pendant toute leur vie, ou en tout cas à chacune des transactions où ils sont détectables ».
Mise en examen de l’ancien conservateur
C’est donc en 2018 qu’après signalement par une maison d’enchères de la réception d’objets semblant avoir pour origine le Mise, le directeur du musée avait porté plainte. « Les investigations sont toujours en cours », a indiqué le parquet de Mulhouse.
Jean-François Keller, alors délégué à la conservation du musée, avait été mis en examen. La police judiciaire de Mulhouse et l’OCBC, co-saisis du dossier, ont établi un lien entre M. Keller, qui a reconnu le vol de vases Gallé et une centaine de carrés Hermès, et « une société basée aux Etats-Unis qui achetait certains ouvrages volés », d’après l’OCBC.
Le musée mis en demeure en 2019
Fait particulièrement rare, la Direction régionale des affaires culturelles avait mis en demeure le Mise de « prendre les mesures nécessaires pour remédier aux périls encourus par les collections ».
Des travaux d’inventaire avaient été entrepris en ce qui concernait les collections les plus dégradées, et l’Etat devenait de fait maître d’ouvrage des réalisations.