Mulhouse : le professeur ne sera pas sanctionné
Après avoir eu un vif débat au sujet des caricatures de Mahomet, un enseignant de Mulhouse avait été suspendu. Il ne sera pas sanctionné.
Après la vague d’attentats qui a touché Paris les 7, 8 et 9 janvier dernier, de nombreux enseignants ont souhaite mettre en place des débats dans les classes pour libérer la parole des élèves.
C’est ce qu’il s’est passé au collège François-Villon, situé dans une zone d’éducation prioritaire (ZEP) de Mulhouse. Un enseignant en art plastique a montré des Unes de Charlie Hebdo avec les caricatures de Mahomet. Mais face aux malaises de certains élèves devant ces dessins, le débat aurait dégéné.
A LIRE EGALEMENT – Mulhouse : un enseignant suspendu après un débat houleux sur Charlie hebdo
Mulhouse : pas de sanction pour le professeur
Des parents d’élèves ont protesté auprès du responsable de l’établissement et le rectorat de Strasbourg a été informé de la situation. Le professeur d’art plastique a été suspendu pour une durée de 4 mois. Mais les syndicats se sont indignés de cette décision. Environ 200 enseignants de la région on manifesté jeudi à Mulhouse pour montrer leur soutien envers leur collègue. Un appel à la grève dans l’académie de Strasbourg pour la journée de ce vendredi avait également été lancé par l’intersyndical.
Jacques-Pierre Gougeon, recteur de l’académie de Strasbourg, a finalement changé d’avis :
“J’ai décidé qu’il n’y aura pas de procédure disciplinaire”. Il explique : “Il y a eu un phénomène d’émotion, mais cela n’implique pas une sanction, ce serait trop”. Il adressera « une lettre de rappel à la loi » au professeur, lui rappelant que « dans un contexte particulier, il faut faire attention aux mots que l’on utilise”.
Le professeur change d’établissement
Il n’y aura donc pas de grève ce vendredi dans l’académie de Strasbourg “puisque nous avons obtenu gain de cause », annonce José Pozuelo, secrétaire départemental au SNES-FSU (Syndicat national des enseignements de second degré-Fédération syndicale unitaire). Le syndicat a publié un communiqué : « La raison l’a donc emporté », mais il regrette que « la mise en cause d’un professeur sur une rumeur et la précipitation à lui imputer une faute, sans l’avoir entendu, [aient] conduit à une sorte de scandale public”.
Le professeur d’art plastique pourra donc reprendre son métier. Mais “à sa demande”, il a souhaite changer d’établissement.