Médecins intérimaires à l’hôpital : la loi plafonne la mission de vingt-quatre heures à 1 390 euros brut
Et déjà un danger : le plafonnement tarifaire des intérims menace d'engendrer plus de déserts médicaux en France. Des hôpitaux bretons ferment déjà des lits dès ce lundi !
Certains médecins choisissent volontairement de travailler en intérim
La loi Rist plafonne dès à présent la rémunération des médecins intérimaires à 1 390 € bruts pour 24 heures afin de limiter la facture de l’intérim médical.
Président de la Provence verte et président du conseil de surveillance du centre hospitalier intercommunal Brignoles-Le Luc, Didier Brémond s’inquiète de cette nouvelle loi Rist qui, selon lui, menace l’hôpital aux conséquences potentiellement dramatiques : ‘fermeture des urgences certaines nuits, fermeture de la maternité certaines semaines, fermeture de lit de soins de suite et réadaptation’, comme il le décrit dans une lettre ouverte adressée au ministre de la Santé.
Fermeture des urgences certaines nuits, fermeture de la maternité certaines semaines…
Par exemple, dans beaucoup d’établissements comme à Cavaillon, les urgences fonctionnent principalement avec des intérimaires. Pourtant, si elle ne règle pas les difficultés structurelles des hôpitaux, cette loi doit permettre de mettre un terme aux situations de dérives de l’intérim médical que subissent les établissements de santé publics depuis longtemps et qui grève les budgets des hôpitaux et ‘décourage’ les professionnels en poste dans les hôpitaux publics.
Je préfère voir un médecin en intérim heureux de venir travailler qu’un médecin en poste en burn-out
Il faut noter que certains médecins intérimaires avouent gagner jusqu’à 7000 euros en une semaine. Des tarifs qui souvent dérangent. Pour le médecin anesthésiste, Arnaud Chiche, le choix est vite fait : “Je préfère voir un médecin en intérim heureux de venir travailler qu’un médecin en poste en burn-out. On sait lequel des deux peut tuer un patient”.
La loi entrant en application ce jour révélera combien de médecins intérimaires refusent le nouveau plafonnement. Enfin, des syndicats regrettent que le plafonnement ne s’accompagne pas des mesures qui donneraient envie aux intérimaires de retrouver un poste de titulaire.