Manque de personnels : Au CHU de Bordeaux les patients « accueillis par des bénévoles »
Fatigue, burn out général, manque de personnels, ras-le-bol, le CHU de Bordeaux Hôpital Pellegrin est en crise.
A cause d’un manque de personnel criant, d’horaires impossibles à tenir, les urgences adultes du CHU de Bordeaux seront accessibles la nuit uniquement via le SAMU (15). Depuis ce jeudi, l’Hôpital Pellegrin est en « mode dégradé » (de 20 heures jusqu’à 8 heures) et les patients seront désormais accueillis par des bénévoles. Du jamais vu ! Les urgences ne prendront que les cas graves orientés par le Samu.
Le nombre de patients a augmenté de 50% en deux ans
La direction de l’établissement bordelais met en avant de nombreux contrats non-renouvelés, alors que dans le même temps le nombre de patients a augmenté de 50% en deux ans.
Uniquement les cas graves orientés par le Samu
Interrogé sur le plateau de BFM TV, le patron des urgences du CHU de Bordeaux explique : « Jusqu’à présent, on avait des moyens qui étaient considérés comme normaux et adaptés. Mais là, on est passés sous la norme« , admet-il.
Sur franceinfo, l’infirmier anesthésiste et représentant du personnel Sud Santé Sociaux de l’établissement, Gilbert Mouden, ajoute : « Mettre 2 bénévoles de la Protection civile et un agent de sûreté devant l’entrée des urgences, c’est le seul moyen trouvé par la direction pour ‘continuer à travailler et recevoir les patients’. Nous avons environ 40% des médecins urgentistes qui sont sur le départ ou en arrêt de travail en lien avec des burn out ».
On a épuisé totalement un système d’urgence
Pour Gilbert Mouden, le système d’urgence a été complètement épuisé : « Nous en sommes là parce qu’on a épuisé totalement un système d’urgence. Cela fait plus de 5 ans qu’on tire le signal d’alarme. On n’a pas entendu les alertes de l’ensemble des professionnels médecins, paramédicaux, infirmiers ou aides-soignants où il manque des effectifs dans les organisations de travail où on fait travailler des gens à plein régime sur des gardes de 12 heures, voire même de 24 heures pour certains médecins. On les amène à l’épuisement ou au départ. Et j’ai vu des quantités de médecins urgentistes partir à cause de ce fonctionnement dégradé« , se remémore Gilbert Mouden.