Marseille : pour ne pas perdre son commerce, un garagiste aurait provoqué des accidents avec sa voiture
Mardi, un garagiste de Marseille a été condamné à six mois de prison avec sursis pour avoir provoqué des accidents avec sa voiture afin de maintenir son commerce à flot. Le prévenu avait démenti ces accusations et reconnaissait ainsi plutôt des "faux constats".
Ahmed S., 41 ans, est garagiste à Marseille. C’était du moins le cas avant que le verdict du tribunal correctionnel, tombé mardi, ne scelle le sort de son commerce. Cet homme était accusé d’avoir provoqué des accidents avec son propre véhicule afin de pouvoir faire tourner son garage et ainsi payer les charges qui lui incombaient et le salaire de ses cinq salariés.
Dans le détail livré par nos confrères de La Provence, il était reproché au quadragénaire d’avoir, entre le 1er novembre 2012 et le 30 septembre 2014, “délibérément provoqué des accidents matériels avant d’orienter l’autre partie vers son garage pour faire réparer leur véhicule. Ce qui lui permettait d’accroître son chiffre d’affaires”.
Accusé d’avoir provoqué des accidents, il parle plutôt de “faux constats”
Sur la période citée, ce sont pas moins de treize sinistres que le garagiste conducteur a déclarés, avec une responsabilité étant la sienne sur onze d’entre eux. C’est après avoir réglé près de 20.000 euros aux victimes de ces accidents que l’assurance, suspicieuse, a demandé l’ouverture d’une enquête. Et celle-ci d’avoir révélé que huit véhicules avec lesquels Ahmed S. avait eu un accrochage avaient ensuite été pris en charge par l’établissement du garagiste.
Le président du tribunal Fabrice Castoldi décrit son mode opératoire : “Ce sont des accidents pas violents. Vous donnez un petit choc sur le véhicule pour le cabosser. Ensuite, vous reconnaissez immédiatement vos torts et vous acceptez un constat à l’amiable. Et vous expliquez gentiment que vous êtes carrossier… La victime était soulagée.”
Le prévenu aura nié ces faits en semblant faire porter le chapeau à ses clients : “En réalité, monsieur, je n’ai pas provoqué d’accidents ! Ce sont des faux constats. Un client qui m’a donné l’idée. Il m’a proposé de faire réparer sa voiture chez moi à condition que je déclare un sinistre avec mon véhicule pour que ce soit l’assurance qui paye”.
Six mois de prison avec sursis
Le garagiste a cependant reconnu s’être livré à ces supercherie pour payer ses charges, ses salariés et subvenir aux besoins de sa famille avec sa femme enceinte. Le parquet avait requis six mois de prison avec sursis à son attention, c’est finalement la décision qui aura été rendue, avec en sus la liquidation du garage.