Marseille : l’État condamné pour inaction contre des rodéos urbains
Le 3 août dernier, le tribunal administratif de Marseille a condamné l'État à 10 000 euros de dommages et intérêts pour son inaction contre les rodéos urbains des quartiers Nord. La requérante reconnaît que ce verdict ne règlera pas la situation pour autant.
Il y a deux semaines et demie, le lundi 3 août dernier, le tribunal administratif de Marseille (Bouches-du-Rhône) a condamné l’État pour son inaction contre les rodéos urbains observés dans les quartiers Nord de la ville. Nos confrères de franceinfo rapportent que c’est une habitante du quartier du Verduron qui avait porté l’affaire devant la justice. Une riveraine qui avait entrepris la démarche après avoir pris part à plusieurs réunions et signé plusieurs pétitions et courriers à l’attention des autorités.
Rodéos dans les quartiers Nord de Marseille : premiers signalements en 2012
La requérante ne supportait ainsi plus les passagers répétés de quads et motos dans la rue, qui constituaient un danger pour les passants et des nuisances sonores pour les habitants. “Les premiers signalements ont été faits en 2012, là on avait des rodéos le weekend, et de temps en temps en semaine”, raconte-t-elle. “Il n’y a pas eu de réaction. Et puis en 2017, il y a eu une montée des rodéos, puis comme il ne se passait rien, se sentant tranquilles, ils en ont fait une activité de tous les jours.”
La requérante appelle à “des interventions adaptées et efficaces”
Il a été jugé que les mesures prises par le préfet de police contre ces rodéos urbains étaient insuffisantes au vu de “l’ampleur persistante du phénomène”. La plaignante estime que la condamnation de l’État est “quand même une satisfaction parce qu’on se dit qu’il y a encore une justice qui semble fonctionner dans le pays. Mais ce n’est pas parce que l’État est condamné à verser de l’argent que cela va générer des interventions adaptées et efficaces qui sont notre demande initiale”. Pour rappel, depuis 2018, se livrer à des rodéos urbains est passible d’un maximum de cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende. Deux députés sont chargés d’une mission, depuis le confinement, dont le but est de régler ce problème de nuisances.