Manifestations anti xénophobie en Afrique du Sud
Plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés jeudi matin à Durban en Afrique du Sud, pour protester contre les violences xénophobes en recrudescence.
Environ 4000 personnes se sont réunies dans le stade municipal Curries Fontein de Durban, à l’appel des autorités locales et régionales. Après avoir prié et entendu une succession de discours, le cortège aurait entamé une marche à travers la ville.
Les protestations interviennent après plusieurs jours de violences qui ont fait au moins six morts autour du pillage de nombreux nouveaux magasins tenus par des étrangers à Johannesburg. Un Éthiopien a notamment été retrouvé brûlé vif dans l’attaque de sa maison.
Plusieurs étrangers ont fui les violences et ont ainsi trouvé refuge pour la nuit au commissariat de police le plus proche.
D’autres incidents similaires ont été signalés ailleurs à Durban et à Pietermaritzburg, à moins d’une heure de route dans l’arrière-pays de Durban.
Union des manifestants contre le racisme
Au coeur de la manifestation de jeudi, beaucoup se référaient ainsi à l’Ubuntu, notion et vertu sud-africaine -mélange d’humanisme et de respect de l’autre– exaltée par Nelson Mandela pour promouvoir la réconciliation dans son pays après le régime d’apartheid.
Blancs ou Noirs, les protestataires étaient membres de la classe moyenne venus spontanément, ou habitants des townships de la ville convoyés gratuitement par bus affrêtés par la municipalité.
Les immigrés, cible de terribles violences
En Afrique du Sud, les violences, actes racistes et xénophobes, sont monnaie courante à l’égard de tout étranger n’étant pas sud-africain.
Pays d’environ 50 millions d’habitants, l’Afrique du Sud hébergerait quelque cinq millions d’immigrés originaires pour la plupart d’Afrique sub-saharienne et du sous-continent indien.
Dans ce pays au sein duquel le taux de chômage s’élève à 25 % et approche même 40 % chez les plus jeunes, les migrants sont souvent accusés de tous les maux par la population comme par certains responsables politiques : délinquance, clandestinité, économie parallèle, ces derniers sont en effet la cible de bien nombreuses polémiques, attisant la haine d’une certaine frange de la population, prête à en venir à des actes éminemment barbares.