Malgré ses récents succès, l’avenir du MCU reste incertain et menacé

Après avoir enregistré un regain d’intérêt auprès du public et des résultats positifs au box-office, l’univers cinématographique Marvel fait face à de nouveaux défis qui pourraient compromettre sa capacité à maintenir cette dynamique retrouvée.

Une renaissance fragile pour le MCU

Après une période marquée par des déceptions – on pense notamment à Captain America: Brave New World, à l’expérience mitigée de The Marvels, ou encore à l’échec retentissant de Thor: Love and Thunder –, le Marvel Cinematic Universe (MCU) semble avoir retrouvé un second souffle. Deux nouveaux opus, Thunderbolts* et The Fantastic Four: First Steps, viennent en effet bouleverser la tendance. Portés par des critiques dithyrambiques – on relève des scores dépassant les 85% chez les spécialistes, frôlant les 90% côté public –, ces films s’imposent déjà comme d’excellentes surprises au sein d’une franchise qui semblait s’essouffler.

L’art de l’émotion avant l’action

Ce qui distingue fondamentalement ces deux productions tient moins à la démesure des combats qu’à la profondeur émotionnelle de leurs récits. Dans Thunderbolts*, un groupe d’anti-héros – mené notamment par Yelena Belova (Florence Pugh) et Bucky Barnes (Sebastian Stan) – se découvre une véritable famille au fil d’épreuves partagées. De son côté, la nouvelle adaptation des aventures des Fantastiques, menée par Reed Richards/Mr. Fantastic (Pedro Pascal) et Sue Storm/Invisible Woman (Vanessa Kirby), fait de la protection du jeune Franklin un enjeu central, face à la menace de Galactus. Les spectateurs sont ainsi invités à plonger dans des intrigues où priment l’attachement et l’intime, reléguant au second plan les poncifs du multivers ou le clinquant des caméos.

Doomsday : vers un retour du syndrome blockbuster ?

Pourtant, si cette réussite semble annoncer une embellie durable, certains signaux invitent à la prudence. D’ores et déjà, l’imposant projet Avengers: Doomsday, prévu pour décembre 2026, inquiète nombre d’observateurs. Les équipes fraîchement introduites – Thunderbolts/Nouveaux Avengers et Fantastic Four – devront cohabiter avec les X-Men et d’autres figures emblématiques dans ce qui s’annonce comme un gigantesque carrefour scénaristique. Un tel rassemblement ne risque-t-il pas de noyer sous les effets spéciaux et les intrigues croisées ce qui faisait tout le sel des dernières réussites ?

Voici quelques points soulevés par cette stratégie :

• Difficulté à approfondir chaque personnage dans un récit choral.
• Craintes quant à l’exploitation superficielle des Thunderbolts et Fantastiques.
• Risques pour la cohérence narrative du MCU post-Endgame.

L’avenir incertain malgré un rebond salué

Si les récentes sorties incarnent une rare maîtrise du genre, elles posent paradoxalement la question suivante : le MCU saura-t-il préserver cette veine plus humaine alors qu’il s’apprête à renouer avec le gigantisme scénaristique ? L’arrivée annoncée de personnages majeurs – citons Doctor Doom (Robert Downey Jr.) ou le retour espéré des X-Men – attise certes la curiosité. Mais derrière le spectacle promis par Doomsday, certains redoutent que l’identité nouvellement acquise par ces héros soit sacrifiée sur l’autel du crossover géant. Le pari demeure risqué : la franchise devra choisir entre émulation collective… ou retour aux errements du passé.