Maladie de Lyme : une plainte au pénal portée par 300 patients
La plainte sera déposée en janvier par le collectif Lymaction à l'encontre de quelques autorités sanitaires.
L’État, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et le Centre national de référence (CNR) de Strasbourg sont visés par une plainte collectif de 300 malades atteints de la maladie de Lyme, selon des informations de RMC.
Les motifs ? Trafic d’influence, abus de biens sociaux et recel d’abus de bien sociaux, mise en danger de la vie d’autrui, violation du principe d’indépendance des experts et du principe d’absence de conflit d’intérêt.
Des tests de dépistages estimés défaillants
En l’espèce, ce sont les tests de dépistage Elisa qui sont jugés non fiables. Le but de cette action en justice est entre autres, de “mettre au jour les liens d’intérêts entretenus entre le Centre national de référence de Strasbourg et les laboratoires”. En d’autres termes, les autorités sanitaires sont suspectées de ne pas avoir suffisamment pesé sur l’amélioration des techniques de diagnostic de l’infection bactérienne.
BFMTV rapporte les mots de l’un des avocats du collectif Lymaction, Me Julien Fouray. Il estime que les autorités de santé “n’ont pas joué leur rôle (..) mais sont devenus en réalité les collaborateurs de l’industrie pharmaceutique (…)aujourd’hui ce sont des dizaines de milliers de malades qui n’ont pas été diagnostiqués et qui sont pour beaucoup d’entre eux dans des situations médicales, matérielles et morales absolument catastrophiques. En validant et en imposant une seule technique de tests, un seul protocole de dépistage et en favorisant un certain nombre de laboratoires, on interdit d’une part qu’il puisse y avoir un doute ou une discussion sur la fiabilité de ces tests, mais d’autre part d’autres dépistages de la maladie de Lyme”.
500.000 euros par patient demandés
Dans notre pays, le test Elisa est le seul existant pour savoir si un individu est bien atteint par cette maladie consécutive à une piqure de tique. Seulement, il ne révèle qu’entre 3 et 5 bactéries susceptibles de la provoquer, quand il en existe en réalité plus d’une dizaine. Certaines personnes vont jusqu’à passer par des tests vétérinaires plus rigoureux, ou traverser la frontière allemande pour la même raison.
Ce que demandent les avocats, et dans le cas où la plainte sera jugée recevable en janvier prochain par le parquet de Paris, c’est d’abord connaître les raisons à l’origine de cette errance thérapeutique vécue par grand nombre de malades. Mais aussi, 500.000 euros de dommages et intérêts par patient.