Madagascar : au moins 11 morts après des tirs de gendarmes sur une foule
Lundi, dans la commune malgache d'Ikongo, les gendarmes ont ouvert le feu sur une foule en colère suite à l'apparent enlèvement d'un enfant albinos. On déplore au moins 11 morts.
Le drame s’est produit lundi à Ikongo, commune de Madagascar située dans le sud-est de l’île. Au moins 11 personnes sont perdu la vie suite à des tirs de gendarmes, lesquels invoquent la légitime défense alors qu’une foule tentait de pénétrer dans leur caserne. 20 Minutes rapporte que depuis la semaine passée, la localité vit dans la doute et la crainte après la disparation d’un enfant albinos. Les autorités pensent que ce dernier a été enlevé.
Enfant albinos disparu à Madagascar : 4 suspects appréhendés
Sur l’île, il n’est pas rare que des personnes atteintes d’albinisme soient ciblées par des violences. Dans le cas présent, quatre suspects ont été appréhendés par la gendarmerie et placés en détention dans la caserne d’Ikongo. Une réaction visiblement insuffisante aux yeux des habitants de la commune, qui ont ainsi demandé lundi à ce qu’on leur remettre les quatre mis en cause.
Au moins 500 personnes auraient débarqué dans la caserne
Une source de la gendarmerie qui se trouvait sur les lieux lors de la requête de la foule parle d’au moins 500 arrivants, dont certains étaient munis d’“armes blanches” et de “machettes”. Après la mise en place d’un périmètre de sécurité, des tentatives de discussions ont été initiées par les militaires afin d’“éviter un bain de sang”. C’est alors que “des provocations” auraient été émises par des habitants, avec des personnes armées de “couteaux à longue lame et de bâtons” et des pierres jetées sur les autorités.
Des bilans différents
Du gaz lacrymogène a été utilisé par les gendarmes au moment où la foule a essayé d’entrer dans le périmètre de sécurité. Selon le commandant Andry Rakotondrazaka, les coups de sommation ont été tirés dans un cadre de “légitime défense”. Le docteur Tango Oscar Toky, officiant dans un hôpital local où des victimes ont été transportées, fait état d’au moins 18 morts et 34 blessés. 9 des 18 premières victimes se sont éteintes dans l’établissement, et sur les 34 survivants, “9 sont entre la vie et la mort”. La gendarmerie parle quant à elle de 11 morts et 18 blessés.