Loire-Atlantique : 2 ans avec sursis pour une policière qui avait inventé un viol sur un PV
Lundi, le tribunal correctionnel de Nantes a condamné une policière de 50 ans à deux ans de prison avec sursis pour avoir, entre autres, inventé un viol sur un procès-verbal.
Lundi, le tribunal correctionnel de Nantes (Loire-Atlantique) a condamné une policière de 50 ans à deux ans de prison avec sursis pour falsification d’éléments d’enquête. Les fautes avaient été commises, rapporte Le Parisien, dans deux procédures distinctes en janvier et mars 2018. La mise en cause était notamment jugée pour avoir inscrit dans un procès-verbal qu’un suspect en garde à vue avait avoué un viol. L’audition de l’individu n’avait cependant révélé aucun aveu de ce type.
30 000 euros pour une détention injustifiée d’un an
Le suspect, précédemment condamné pour un vol et qui risquait ici quinze ans de prison aux assises, avait passé un an en détention provisoire. Ensuite relaxé après la reconnaissance d’une erreur à son encontre, l’homme a depuis reçu 30 000 euros de la part de l’État pour le préjudice subi. Auprès de l’IGPN (Inspection générale de la police nationale, ou “police des polices”), la policière avait déclaré ne pas avoir de lien particulier avec la victime ni ressentir d’“animosité” envers elle. Pour la présidente du tribunal, cette brigadière-cheffe était “persuadée de la culpabilité” du suspect.
“C’était aussi une période où j’allais très mal”, explique la policière
La prévenue a indiqué qu’elle avait été “la seule à vouloir prendre ce dossier : la victime était particulière, physiquement parlant, et ça faisait rire tout le monde”. “C’était aussi une période où j’allais très mal : j’ai eu une histoire avec mon chef de service, et les collègues ont été odieux avec moi”, ajoute celle qui était “en pleine dépression” et sensiblement affectée par le décès de son père. Le 5 novembre prochain se tiendra l’audience sur intérêts civils, au terme de laquelle la policière pourrait être soumise à une obligation de verser 10 000 euros supplémentaires à la victime. Dans la seconde partie du dossier, il était aussi reproché à la fonctionnaire d’avoir antidaté un procès-verbal de témoin. Le PV avait ainsi été remis à la justice trois ans après avoir été réalisé. Pour ce volet, la prévenue a avoué avoir “voulu se dédouaner” aux yeux du parquet. La quinquagénaire ne travaille désormais plus à la police judiciaire mais au service communication de l’état-major.