Limoges : un sourd indemnisé par une clinique qui l’avait opéré de l’œil
Vendredi, la chambre civile du tribunal de Limoges a condamné un clinique et deux médecins à indemniser un patient sourd opéré par erreur de l'œil.
Cette histoire avait pu grandement interpeller par son caractère à la fois insolite et dramatique. En 2011, un octogénaire atteint de surdité de surdité s’était rendu à la clinique Chénieux de Limoges pour y subir une intervention bénigne de la paupière.
Toutefois, après qu’on lui eut demandé de retirer son appareillage auditif, l’homme se présentera à tort pour une vitrectomie de l’œil droit (soit une ablation du corps vitré). Une erreur dont le personnel médical ne se rendra compte que le lendemain, alors qu’aucune confirmation d’identité n’aura été observée le jour même de l’intervention.
Une clinique condamnée pour une opération sur le mauvais patient
Pour l’octogénaire, qui souffre de cataracte et de DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge), la soudaine baisse de sa vue relevée dès 2014 est la conséquence de cette erreur. Ce n’est toutefois qu’en fin de mois dernier qu’il a décidé de faire appel à la justice pour obtenir gain de cause.
Et nos confrères du Progrès de rapporter que si la chambre civile du tribunal de Limoges a débouté le plaignant, elle a dans le même temps reconnu vendredi que la clinique limougeaude avait bien commis là une faute condamnable. L’établissement et deux médecins sont ainsi désormais dans l’obligation de verser chacun 1.500 euros à l’octogénaire et de régler les frais de justice engagés.
Un sourd maintenant presque aveugle
Quant au troisième médecin mis en cause dans cette affaire, on apprend qu’il avait précédemment décidé d’une indemnisation avec le patient. On ignore cependant si les sommes récoltées permettront à l’octogénaire de payer une autre intervention pour recouvrer la partie perdue de sa vue, si toutefois telle est son intention.
Rappelons en effet que l’homme est aujourd’hui quasiment aveugle selon ses dires, et que la Commission régionale de conciliation et d’indemnisation des accidents médicaux (CRCI) avait estimé que si la vitrectomie avait aggravé sa cataracte, c’est l’évolution de sa DMLA qui lui aura fait progressivement perdre la vue.