Limoges : 3 mois ferme pour un père qui nourrissait exclusivement ses fils au Coca-Cola
Vendredi dernier, le tribunal correctionnel de Limoges a condamné un père de famille à trois mois de prison ferme pour avoir nourri ses deux enfants de quatre et trois ans exclusivement au Coca-Cola.
C’est vendredi dernier que le tribunal correctionnel de Limoges (Haute-Vienne) a rendu son verdict sur cette affaire où les manquements apparaissent nombreux. Une père de famille a été condamné à trois mois de prison ferme pour avoir failli à ses obligations parentales entre 2016 et 2018.
L’homme était plus spécifiquement accusé d’avoir nourri ses deux enfants de quatre et trois ans exclusivement au Coca-Cola. Citée par La Dépêche du Midi, Me Carole Papon, l’avocate des enfants et représentante de l’association France Victimes 87, a souligné que “le contexte, teinté d’alcoolisme, est très particulier. Le papa ne sait ni lire, ni écrire, ni compter, ne se rend pas compte de la situation et dépense toutes les aides sociales dans l’alcool. En quelques jours, la famille n’a plus rien à manger. Et ils n’ont alors à disposition que du Coca”.
Nourris uniquement au Coca-Cola, ils n’avaient pas de jouets et dormaient sans couverture
Avec un tel régime alimentaire, sept dents de l’aîné dévorées par le sucre ont dû être arrachées. Son frère se trouve quant à lui dans un état à la limite du mutisme. Au cours de l’audience, le vice-procureur Bruno Robinet a expliqué que “les services sociaux se sont heurtés à un déni. Dans l’appartement, il n’y avait rien, pas de frigo, les enfants dormaient sur un matelas sans couverture et il n’y avait pas de jouets… Leur père les nourrissait avec des gâteaux et du Coca. Ils étaient complètement livrés à eux-mêmes”.
Un père qui témoignait de même d’un comportement violent à l’égard de ses progénitures et de sa femme.
L’ainé était ignorant de l’existence des légumes et de la viande
Après que le procureur de la République a été alerté de la situation par les services sociaux, il a été décidé de placer les deux garçonnets en familles d’accueil. Me Papon souligne que “celle du plus âgé a dû lui apprendre ce qu’étaient les légumes et la viande” et que “le plus jeune des frères placé dans une autre famille ne dit pas un mot”.
Il est prévu que ces enfants fassent prochainement l’objet d’expertises psychologiques et médicales afin que soient établies les conséquences attendues, d’un point de vue psychologique, de ces premières années sur leur vie future.