Lille : Découverte d’un homme mort depuis 17 ans dans son lit
À Lille, le cadavre d’un homme a été retrouvé dans son lit. Il serait mort en 1995 et la découverte relève du pur hasard. Le squelette était vêtu d’un pyjama et des documents de 1995 se trouvaient à proximité.
Les services de la ville de Lille avaient demandé la réalisation de travaux. Ainsi, un inspecteur salubrité était envoyé sur place pour identifier les problèmes. Une voisine avait appelé pour une infiltration. Il décide donc de rentrer aux alentours de 10 heures dans cette petite maison de brique rouge. La porte est fermée de l’intérieur et bloquée à l’aide d’une cale. L’intérieur est pratiquement vide, car les meubles sont peu nombreux. Au 3e étage, il remarque qu’une vitre est cassée, ainsi les pigeons se sont installés avec les toiles d’araignées. Dans la chambre fermée à clé depuis l’intérieur, il découvre le squelette d’une personne positionné sur le lit. Le logement est intact, les affaires ne sont pas en désordre et cet homme était vêtu d’un pyjama. Didier Perroudon, le directeur départemental de la sécurité publique a déclaré que les lieux laissent présager une mort paisible.
Une voisine le cherche pendant 10 ans
La mort semble naturelle, mais une autopsie sera réalisée. L’objectif étant de déterminer avec précision les circonstances de ce décès. Les courriers présents dans la boîte aux lettres remontent à 1995, l’homme est donc décédé depuis 17 ans. Cette indifférence est incroyable, dans le quartier très peu de personnes se souviennent du propriétaire de cette petite maison. A priori, il serait né en 1921 en Espagne. Selon La voix du Nord, une seule voisine tente depuis une dizaine d’années d’avoir de ces nouvelles, c’est elle qui a appelé les services de la ville. Comme l’explique Me Élisabeth Chevanne « Je suis arrivée dans le quartier en 1986. La dernière fois où je suis certaine de l’avoir vu, c’était en 1993, explique-t-elle. C’était un monsieur bien de sa personne. Il était peu causant, on n’a échangé que deux ou trois mots. Manifestement, il voulait vivre seul, il n’était jamais accompagné. Il était considéré comme un original. Et à partir d’un moment, je ne l’ai plus vu ».
Ainsi, pendant une dizaine d’années l’avocate mobilise tous les services, les hôpitaux, le consulat d’Espagne. Elle a également envoyé des lettres recommandées qui n’ont jamais été retirées. À chaque fois, elle est confrontée au même problème « On me répondait que ça ne me concernait pas ». Cet été, l’insalubrité prend une nouvelle ampleur, elle fait donc appel au service de la ville. L’indifférence fait froid dans le dos, l’avocate s’interroge « Les administrations nous fichent et personne ne s’étonne que quelqu’un disparaisse pendant quinze ans. C’est incompréhensible, et désolant ». Une enquête a donc été ouverte notamment pour comprendre les circonstances de sa mort et pour retrouver éventuellement de la famille.