Libye : le nouveau projet d’accord proposé par l’ONU
L'ONU se risque à la proposition d'un nouvel accord quant à la constitution du gouvernement d'unité de la Libye, les précédents compromis ayant en effet été transgressés.
Si la Libye est libérée, depuis maintenant près de quatre ans, du joug du colonel Mouammar Kadhafi, elle n’en a pas pour autant retrouvé une stabilité politique. Deux camps s’opposent ainsi dans l’attribution du pouvoir : le gouvernement reconnu par la communauté internationale et la coalition constituée de factions contrôlant Tripoli.
De précédents projets d’accord avaient tenté de faire travailler ces deux autorités main dans la main, sans succès. L’Organisation des Nations Unies prend aujourd’hui le risque d’une nouvelle proposition, en désignant six candidats appelés à occuper des postes-clés dans le gouvernement d’union.
Projet d’accord de l’ONU : six candidats pour le gouvernement d’union de la Libye
Et RFI de nous rapporter le nom du Premier ministre que l’ONU envisagerait de voir en place : Fayez Seradj, député à la Chambre des représentants, soit le Parlement des autorités reconnues par la communauté internationale. Il serait assisté de trois vice-Premiers ministres quant à eux issus des deux factions majeures en lutte.
Un désaccord déjà exprimé par une faction
Le représentant spécial pour la Libye Bernardino León a indiqué que, dans un souci de “faire preuve d’un maximum de souplesse en tenant compte des préoccupations des différentes parties”, le Conseil présidentiel se devra de comporter au moins un membre provenant du Congrès général national. Sauf que la faction concernée a fait connaître son ferme désaccord sur cette proposition, en demandant par ailleurs des modifications du texte présenté sans toutefois offrir de nouveaux noms. Ce cas de figure n’était pas exclu par le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, lequel pressentait ainsi des difficultés quant à l’acceptation de ce nouvel accord. Ban Ki-moon a signifié que “les dirigeants libyens ne doivent pas laisser passer l’occasion” de redonner à la Libye une stabilité à la fois politique et sécuritaire. Le pays étant devenu, dixit le Secrétaire général, “un point d’appui stratégique” pour les terroristes de même qu’“un repaire pour les criminels et les trafiquants de personnes”.