L’Espagne va revoir sa législation suite à un viol collectif
Après la mise en liberté provisoire de cinq hommes impliqués dans le viol en réunion d'une femme en 2016, l'Espagne a décidé de revoir sa législation sur le viol afin de lever l’ambiguïté dans ce genre d'affaire.
En 2016, une femme de 18 ans avait été victime d’un viol en réunion lors des fêtes taurines tenues annuellement à Pampelune, dans le nord de l’Espagne. Le procès de ces cinq hommes s’était déroulé en avril dernier, avec comme verdict rendu une condamnation à neuf ans de prison pour agression sexuelle.
Après avoir fait appel de cette décision, les prévenus, décrits comme une “meute”, ont obtenu le 22 juin leur mise en liberté provisoire. Des manifestants ont vivement décrié ce coup de théâtre dans un dossier où, selon eux, il était davantage question de viol que d’agression sexuelle. Le parquet avait d’ailleurs requis 22 ans et 10 mois à l’encontre de chacun des accusés.
Victime d’un viol en réunion, ses agresseurs obtiennent leur mise en liberté provisoire
Lundi devant le Parlement, le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez a souligné que l’absence de validation de la part de la jeune femme ne traduisait pas un consentement : “Si elle dit non, cela veut dire non. Et si elle ne dit pas oui, cela veut dire non”, a-t-il ainsi déclaré dans des propos rapportés par le site du journal ibérique El Pais.
Une modification de la législation espagnole pour lever l’ambiguïté
Devant la puissance de ce mouvement contestataire, le gouvernement espagnol a décidé de revoir sa législation sur le viol. Cette modification est appelée à lever l’ambiguïté pouvant exister dans ce genre d’affaire.
L’Espagne vise ainsi à se ranger du côté d’un groupe restreint de pays, incluant la Grande-Bretagne et le Canada, estimant que l’absence de consentement permet une qualification des faits en viol. Pour Virginia Gil, à la tête de la fondation Aspacia œuvrant contre les violences faites aux femmes, l’annonce du gouvernement est une belle promesse restant à être définie : “Ce sera une avancée s’il y a un règlement général de ce type de violences”.