Les soldes d’hiver 2024 n’ont pas fait recette
Pour le président de la Fédération nationale de l’habillement (FNH), les soldes sont "démodés".
En perte de vitesse depuis de nombreuses années, le format des soldes. La session hivernale s’achève ce 6 février sur un bilan morne, dans une période délicate pour le prêt-à-porter milieu de gamme, et coincée entre baisse du pouvoir d’achat et concurrence d’acteurs discount, et subissant de nombreuses faillites.
Une édition 2024 plus pâle qu’en 2023
Ainsi, le panel Retail Int. pour l’Alliance du Commerce, qui regroupe une soixantaine de grandes enseignes, observe une baisse de chiffre d’affaires de 6 % par rapport à l’année précédente, en se basant sur les données des trois premières semaines de l’opération.
La baisse est constatée dans la même proportion au sein des enseignes indépendantes adhérentes de la Fédération nationale de l’habillement (FNH), mais pour les deux premières semaines uniquement.
« Depuis 2018, les soldes sont en baisse »
Pierre Talamon, à la tête de la FNH, fait ce constat : « Depuis 2018, les soldes sont en baisse, (les commerçants) perdent de 1 à 2 % de chiffre d’affaires chaque année ». Des soldes qui ont selon lui « perdu leur sens », se sont « démodés ». Il demande au gouvernement une régulation des rabais qui semblent permanents.
Gildas Minvielle, directeur de l’observatoire économique de l’Institut français de la mode (IFM), juge quant à lui que la tendance à cette constante décroissance est le résultat promotions qui se sont intensifiées, citant entre autres le Black Friday.
Des repères de prix brouillés
Et c’est le milieu de gamme qui pâtit le plus de la concurrence du discount et de la seconde main. Pour M. Minvielle, « il devient difficile de trouver légitime désormais un prix non barré », et il pense que les « pistes sont brouillées en termes de repères de prix ».
Et le calendrier est aussi évoqué, avec des dates jugées trop avancées dans l’année. Le Syndicat des indépendants et des TPE (SDI) demande de son côté un report des dates, tout comme la FDH. Jean-Guilhem Darré, délégué général de la SDI, rappelle que « cette année, il y a clairement un problème de pouvoir d’achat » dans un contexte d’inflation.