Les SDF plus nombreux à avoir appelé le 115 en 2014
Le nombre de SDF faisant appel au service d’urgence du 115 a augmenté en 2014. De plus en plus de familles cherchent également un hébergement d’urgence.
Il y a des statistiques que l’on aimerait ne pas voir augmenter. Celle du baromètre du 115, le numéro d’urgence dédié aux sans-abri, en fait partie. Le service d’aide au SDF, en collaboration avec la Fédération nationale des associations de réinsertion sociale (Fnars), vient en effet de publier ses statistiques pour l’année 2014. Malheureusement, les SDF ont été plus nombreux à faire appel au 115 l’an dernier avec notamment, une recrudescence du nombre de familles.
+4 % de sollicitations pour le 115
Selon l’étude, le 115 a reçu 4 % d’appels en plus en 2014 par rapport à 2012. La moyenne de demandes mensuelles est passée de 51.200 en 2012 à 64.300 en 2014. « Depuis le début du quinquennat de François Hollande, la situation des sans-abri s’est plutôt dégradée », déplore Florent Gueguen, directeur général de la Fnars, chargée du baromètre du 115.
Dans le détail, les demandes d’abri ont augmenté de 26 % en 2014 par rapport à 2012, avec plus de 771.500 demandes, faites par 97.600 sans-abri. La Fnars a également noté que les demandes ont été renouvelées plus souvent. Ce qui s’expliquerait par les nombreuses réponses négatives reçues par les SDF à cause de l’engorgement des services et aux faibles durées des accueils (souvent une seule nuit).
De plus en plus de familles au 115
Le plus inquiétant selon Florent Gueguen est la hausse inquiétante du nombre de familles et de mineurs qui font appel au 115. Les familles représentent 39 % des demandes d’aide pour 2014 (+16 %) avec des appels en forte hausse (+34 %). 20.600 mineurs (+18 %) ont également appelé au moins une fois le 115 sur la même période. Les femmes seules sont aussi plus nombreuses (+6 %), avec des demandes qui ont augmenté de 30 %. Les salariés ne sont pas non plus épargnés puisque 10 % du public faisant appel au 115 sont des « travailleurs pauvres ».
Fait inquiétant pour la Fnars, près de la moitié des sans-abri qui ont demandé un hébergement n’ont jamais obtenu de solution malgré leurs sollicitations. Florent Gueguen déplore que faute de places suffisantes, le 115 passe trop de temps à gérer la pénurie de places disponibles.