Les images de la sonde DART des télescopes James-Webb et Hubble après la collision
Les télescopes James-Webb et Hubble dévoilent leurs images du crash du vaisseau DART sur l'astéroïde Dimorphos.
Un astéroïde situé à 11 millions de kilomètres percuté par le vaisseau DART de la NASA. Voilà bien un événement qui pouvait réquisitionner de points deux des télescopes les plus célèbres, James-Webb et Hubble. Il y a quelques jours, les deux appareils ont dévoilé les images qu’ils ont pu prendre de cette collision historique.
Les télescopes James-Webb et Hubble dévoilent leurs images
C’est lundi soir que le vaisseau DART de la NASA s’est écrasé à la surface de Dimorphos, petite lune de 160 mètres de diamètre qui évolue autour d’un plus gros astéroïde, pour tenter de dévier son orbite. Nous ne saurons que dans quelques semaines si sa trajectoire a bien été altérée, et donc si la mission a été un succès total, mais l’événement est déjà très impressionnant.
Rapidement après la collision, les première simages montraient un vaste nuage – plusieurs milliers de kilomètres – de poussière autour de Dimorphos. C’est sur ce nuage que les télescopes James-Webb et Hubble ont pu “zoomer plus finement”, expliquait Alan Fitzsimmons, astronome à la Queen’s University de Belfast, impliqué dans les observations au sol du projet ATLAS, un réseau de quatre télescopes opéré depuis Hawaï. Ces images permettent de visualiser “clairement comment ce matériau vole en éclats après l’impact explosif de Dart, c’est assez spectaculaire”.
du crash du vaisseau DART sur l’astéroïde Dimorphos
Ian Carnelli, responsable de la mission européenne Hera qui ira inspecter les dégâts à la surface de Dimorphos dans quatre ans, précise que “l’impact paraît beaucoup plus important que prévu”. La mission prévoyait un cratère d’environ 10 mètres de diamètre. Celui-ci serait bien plus important : “si cratère il y a, car peut-être qu’un morceau entier de Dimorphos a tout simplement été arraché.”
Les images les plus impressionnantes sont probablement celles de la caméra NIRCam du James-Webb, travaillant dans le proche infrarouge. Ces clichés révèlent un noyau compact avec des “panaches de matériaux”, très semblables à des filaments en expansion, “s’éloignant du centre de l’endroit où l’impact a eu lieu”, selon un communiqué de l’ESA, Webb et Hubble.
Hubble, lui, avec sa caméra grand angle, a pris des images 22 minutes, 5 heures et 8 heures après le crash. On y voit clairement le mouvement des éjectas, lesquels apparaissent sous forme de rayons, avec une luminosité qui augmente progressivement, mais qui semble s’être stabilisée huit heures après l’impact. Cela “intrigue les astronomes”, d’ailleurs.
Les images de ces deux télescopes permettront notamment d’évaluer la quantité de matière qui a été éjectée, sa nature et sa vitesse. Ce qui aidera les scientifiques à “comprendre l’efficacité avec laquelle un impact cinétique peut modifier l’orbite d’un astéroïde”. Plus il y a de matière éjectée, plus les chances d’altérer la trajectoire sont grandes.