Les hybrides, loin d’être écologiques ou économiques, pointés comme la grande désillusion automobile

Image d'illustration. Voiture électriqueADN
Longtemps présentées comme une solution d’avenir, les voitures hybrides peinent à convaincre. Leur impact environnemental et leurs coûts d’utilisation déçoivent experts et automobilistes, reléguant ces modèles au rang des grandes désillusions du secteur automobile.
Tl;dr
- Les hybrides rechargeables consomment bien plus que prévu.
- Leur impact CO2 dépasse de 300 % les normes officielles.
- L’ONG réclame leur exclusion des politiques de verdissement.
Des performances bien en-deçà des promesses
Dans le paysage automobile, les hybrides rechargeables continuent d’alimenter la controverse. Selon une récente analyse de la fédération Transport et environnement, ces véhicules présentés comme vertueux pour l’environnement s’avèrent, à l’usage, décevants, voire contre-productifs. L’étude, fondée sur les données de près de 800 000 véhicules recueillies par l’Agence européenne de l’environnement entre 2021 et 2023, révèle un écart frappant entre les chiffres annoncés par les constructeurs et la réalité observée sur les routes.
Consommation et émissions : le grand écart
Première déconvenue : la consommation réelle moyenne atteint 5,9 l/100 km, soit quatre fois plus que les 1,5 l/100 km annoncés lors des tests d’homologation. Cette différence se traduit par un surcoût non négligeable pour les propriétaires : environ 500 euros supplémentaires par an. Mais ce n’est pas tout. Les émissions réelles de CO₂ s’avèrent également très éloignées des attentes. En moyenne, elles dépassent de 300 % les valeurs officielles — un record enregistré chez Mercedes-Benz, dont certains modèles affichent même une différence de +494 %.
Batteries sous-utilisées et habitudes d’usage pointées du doigt
D’où vient une telle dissonance ? Plusieurs facteurs sont avancés. Beaucoup d’utilisateurs roulent fréquemment avec une batterie déchargée, utilisant alors principalement le moteur thermique. Même en mode « électrique », la consommation reste notable : environ 3 litres aux 100 kilomètres pour 68 grammes de CO₂ par kilomètre, soit bien au-dessus des objectifs initiaux. L’étude souligne aussi que la taille croissante des batteries ne s’accompagne pas forcément d’un usage plus régulier du mode électrique.
Les principales causes identifiées sont donc :
- Mauvaise fréquence de recharge des batteries.
- Dépendance accrue au moteur thermique.
- Bénéfices environnementaux surestimés dans les politiques actuelles.
L’appel à revoir la fiscalité verte
Face à ce constat, la fédération Transport et environnement appelle fermement à ce que « la prochaine loi de Finances pour 2026 ne permette plus aux grandes flottes de comptabiliser les hybrides rechargeables pour atteindre leur cible de verdissement ». Selon son responsable du secteur automobile, Bastien Gebel, il est grand temps d’arrêter d’assimiler ces modèles à des véhicules « à faibles émissions », en particulier pour les flottes professionnelles qui cherchent à remplir leurs quotas écologiques sans bénéfice réel pour la décarbonation du transport routier.
Difficile désormais d’éluder le débat : le modèle hybride rechargeable semble loin d’être la solution miracle attendue par certains acteurs du secteur.