Les Français boivent moins de vin, les vignerons tremblent
En 60 ans, la consommation de vins des Français a chuté de 70%. Une situation qui met à mal les domaines viticoles.
Pour le Comité national des interprofessions des vins à appellation d’origine et à indication géographique (Cniv), c’est toute une profession qui est menacée par la chute de la consommation de vin en France. Depuis les années 60, les Français ont effet baissé considérablement cette consommation de vin.
Une tendance qui s’est accentuée depuis le début des années 2000 et qui inquiète un secteur qui emploi près de 600 000 personnes en dans l’Hexagone.
De 120 à 40 litres par an
Si, dans les années 1960, un Français consommait 120 litres de vin par an, cette consommation a donc chuté à 40 litres comme le précise le président du Cniv, Bernard Farges, à nos confrères de France Info. Depuis le début des années 2000, cette consommation a baissé de 20 %.
Les Français ne consomment plus systématiquement de vin à chaque repas comme cela était la tradition, mais se tournent aujourd’hui vers des achats de qualité. Si le « litrage » consommé est en baisse, le budget annuel consacré à l’achat de vin est globalement en hausse de 24 euros depuis 10 ans.
Concurrence de la bière
En plus des campagnes qui incitent à consommer moins d’alcool, le Cniv indique que les plus jeunes se tournent aujourd’hui beaucoup plus vers la bière. Chez les 25-35 ans, la bière occupe 32 % des parts de marché, contre 27 % pour le vin et chaque nouvelle génération consomme moins de vin que la précédente.
Des emplois menacés
Pour le Cniv, la situation est assez préoccupante dans le sens où depuis quelques années, les exportations ne suffisent pas à couvrir cette baisse de consommation chez les Français. En Chine, la consommation de vin a également chuté et aux États-Unis, autre gros pays importateur, la taxe de 25 % imposée par Trump a considérablement freiné les exportations. Une taxe annulée depuis l’élection de Joe Biden.
Selon le Cniv, à terme, ce sont plus de 100 000 emplois de la filière vinicole qui pourraient être menacés en France dans les prochaines années si la tendance ne s’inverse pas. Pour compenser le manque à gagner lié à la surproduction, certains viticulteurs demandent une aide à l’arrachage de certaines parcelles de vignes.