Vins de Bordeaux : Face à la crise, les viticulteurs veulent arracher les vignes

Des vignes dans le bordelaisWikipedia
Pour faire face à la surproduction de vin qui entraînent une chute des cours, les viticulteurs bordelais vont manifester aujourd'hui dans les rues de Bordeaux pour négocier des "primes à l'arrachage".
C’est un dossier qui traîne de longue date et auquel les viticulteurs bordelais veulent aujourd’hui donner un coup d’accélérateur. Ce mardi 6 décembre 2022, une importante manifestation de la profession est organisée à Bordeaux.
La principale revendication ? Bénéficier de prime à l’arrache de milliers d’hectares de vignes pour lutter contre la surproduction et sauver le vignoble de la région.
Trop de vin produit
Ce sont nos confrères de France Bleu qui se font écho des revendications des viticulteurs bordelais. La profession fait face à une importante crise depuis quelques années qui s’accentue avec le temps. La cause, une chute importante du cours du vin liée à une surproduction de la matière.
Aujourd’hui, nombreux sont les viticulteurs qui produisent à perte et si le coût de production d’un litre de vin de Bordeaux est estimé entre 1,30 et 1,50 euro le litre, il s’écoule entre 0,70 et 1 euro sur le marché du vrac. La cotation du tonneau de 900 litres, maître étalon dans la profession, a été suspendue par le CIVB début novembre et son prix n’est plus rendu public.
L’arrachage comme seule solution ?
Pour les viticulteurs, la solution la plus efficace pour lutter contre cette surproduction et faire remonter le cours du vin est l’arrachage de milliers d’hectares de vignes. On parle de 10 000 à 15 000 hectares à supprimer pour retrouver un volume de production conforme à ce qui peut absorber le marché.
Qui finance l’arrachage ?
Reste à savoir qui prendra en charge le coût de cet arrachage estimé à 2000 euros par hectare. C’est notamment l’un des points qui poussent les viticulteurs dans la rue aujourd’hui. Ces derniers réclament 10 000 euros de subvention par hectare arraché ce qui représenterait un financement total de 150 millions d’euros. Les pouvoirs publics aimeraient que cette subvention soit conditionnée à la reconversion agricole des parcelles.
Des primes qui permettraient non seulement d’arracher les vignes en trop, mais également de financer les reconversions de celles et ceux qui veulent arrêter leur activité, mais également de compléter les retraites.