Toulouse : des abeilles qui comptent et reconnaîssent les visages
A Toulouse, une chercheuse reçoit un prix pour avoir découvert que les abeilles savent compter et reconnaître un visage humain.
Aurore Avarguès-Weber, jeune chercheuse à l’Université des Sciences Toulouse III-Paul Sabatier, a reçu une bourse L’Oréal-Unesco pour ses travaux sur les abeilles.
D’après ses recherches, il s’avère que ces insectes ne sont pas uniquement programmées pour butiner. Et si leur capacité à y voir clair dans la distinction des couleurs était connue depuis fort longtemps, on apprend désormais des choses bien plus étonnantes.
Les abeilles savent compter
“Un peu par hasard”, de l’aveu même de la chercheuse âgée de 31 ans, elle commence à s’intéresser à ces insectes à l’occasion d’un stage : “J’ai réalisé que ces insectes étaient capables de réaliser des tâches complexes”. Ainsi, des abeilles présentes devant un labyrinthes et confrontées à des signes placés sur une carte ont, après apprentissage, souvent choisi la sortie ornée du signe et de sa récompense associée.
En effet, et malgré un nombre assez faible de neurones comparé à notre cerveau (1 million contre 100 milliard), les abeilles s’avèrent capables de compter et de reconnaître un visage humain “elles sont très bonnes pour reconnaître les objets, mais aussi les visages humains, même si on change le profil du visage, la couleur de cheveux”, souligne Aurore Avarguès-Weber.
Comprendre comment les abeilles accomplissent des tâches complexes
Désormais, la jeune chercheuse va s’atteler à déterminer la manière avec laquelle les insectes peuvent accomplir ces prouesses avec un cerveau guère plus gros qu’une tête d’épingle. Pour ce faire, elle envisage d’embarquer un capteur d’activité cérébrale sur les abeilles, en même temps qu’elles seront placées dans un simulateur d’environnement. Une étude dont les conclusions pourraient être transposées sur les propres facultés cognitives humaines, voire sur l’intelligence artificielle, en plein essor.
Mais ces travaux ont aussi une autre portée, celle de “sensibiliser davantage de personnes à la protection des abeilles en démontrant que ce sont des insectes intelligents”.