L’économie mondiale montre sa résilience et vise une progression de 3 % en 2025

Image d'illustration. Croissance régulière avec graphique à barres vertesADN
Malgré un contexte économique incertain, l’économie mondiale montre des signes de résilience et poursuit sa progression. Selon les dernières prévisions, le taux de croissance mondial pourrait s’établir autour de 3 % en 2025.
Tl;dr
- L’économie mondiale progresse malgré les droits de douane.
- Croissance tirée par la Chine et les pays émergents.
- Russie à la traîne, zone euro en léger mieux.
Des droits de douane sans impact immédiat majeur
Alors que l’on pouvait redouter un coup d’arrêt brutal lié aux droits de douane instaurés par Donald Trump, l’économie mondiale étonne par sa capacité de résilience. Le dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI), dévoilé ce mardi, vient tempérer bon nombre de craintes : la croissance mondiale devrait atteindre 3 % cette année, soit un léger mieux (+0,2 point) comparé aux projections du printemps.
Certes, il s’agit d’un ralentissement par rapport à 2024 (où le PIB mondial avait crû de 3,3 %), mais dans ce climat d’incertitude commerciale, le diagnostic reste presque rassurant.
Chine et émergents au diapason, Russie en retrait
La dynamique observée ces derniers mois doit beaucoup aux économies émergentes. En tête, la Chine voit ses prévisions bondir (+0,8 point), presque à hauteur de sa performance 2024. Une « constitution de stocks » conséquente vers les États-Unis explique pour partie ce regain d’activité selon le chef économiste du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas.
Mais le tableau n’est pas uniformément positif. La Russie, elle, voit ses ambitions sérieusement rabotées : une croissance attendue sous les 1 % (0,9 %) pour l’an prochain, après un impressionnant 4,3 % en 2024 – la chute des prix du pétrole et une politique monétaire restrictive pèsent lourdement.
Zone euro et États-Unis : le contraste des trajectoires
Du côté des économies avancées, si la zone euro peut espérer un timide rebond (+1 %, soit +0,2 point), l’optimisme est mesuré. La France et l’Espagne ne bougent quasiment pas (respectivement +0,6 % et +2,5 %), tandis que l’Allemagne (0,1 %) frôle la stagnation et l’Italie reste engluée dans une croissance poussive (0,5 %).
À l’opposé, les États-Unis, avec un chiffre attendu à 1,9 %, ralentissent nettement par rapport à l’an passé ; « l’inflation commence à intégrer les effets des droits de douane », observe le FMI.
L’anticipation des entreprises a soutenu l’activité
Ce sont justement ces fameux droits de douane – qui atteignent aujourd’hui en moyenne 17 % sur les importations américaines – qui étaient au cœur des débats. Pourtant, note Pierre-Olivier Gourinchas : «Le choc provoqué… semble dans l’immédiat moins violent que ce que nous anticipions en avril.» Plusieurs entreprises ont devancé leur application en constituant d’importants stocks ; une stratégie qui a provisoirement soutenu la machine économique mais pourrait peser sur la croissance future. Ainsi va la conjoncture : entre ajustements tactiques et vents contraires persistants.
Pour finir, il faut rappeler que seuls quelques pays tirent vraiment leur épingle du jeu . Le Mexique, par exemple et avec une progression revue à la hausse (+0,5 point), parvient à éviter la récession malgré ses exportations fragilisées. Reste à voir si cet équilibre précaire saura perdurer face aux aléas politiques et économiques qui s’annoncent.