Le MCU a un ancêtre méconnu chez Disney

En 1959, Disney posait les bases de ce qui allait devenir sa première franchise cinématographique interconnectée. Cette initiative marquait un tournant dans la stratégie du studio, bien avant l’avènement des univers partagés au cinéma.

Un univers étendu signé Disney bien avant l’heure

Difficile d’imaginer aujourd’hui le cinéma populaire sans la notion d’univers cinématographique partagé. Pourtant, ce concept s’est réellement imposé à Hollywood en 2009, lorsque Disney fit l’acquisition de la bibliothèque de personnages de Marvel Comics, lançant ainsi le fameux Marvel Cinematic Universe. Un pari audacieux : offrir une succession de films mettant en scène des super-héros majeurs, tous évoluant dans la même réalité fictive. À terme, ces protagonistes se rencontraient pour affronter, ensemble, l’antagoniste du moment. Ce schéma, révolutionnaire à l’époque, a dominé le box-office pendant près d’une décennie.

Pourtant, cette idée n’était pas si neuve dans les tiroirs de Disney. Remontons à 1959 : sans bruit mais avec constance, la firme aux grandes oreilles développait déjà un univers cohérent autour du fictif Medfield College. Ce campus imaginaire allait devenir le théâtre d’un enchevêtrement de comédies familiales et de science-fiction aussi loufoques que fédératrices.

L’étonnante saga Medfield : plus riche qu’il n’y paraît

Tout commence donc avec The Shaggy Dog en 1959. Dans cette fantaisie signée Charles Barton, un adolescent — incarné par Tommy Kirk — se transforme accidentellement en chien suite à une rencontre magique. Si le nom du collège n’apparaît qu’indirectement au départ, sa localisation à Medfield est bel et bien confirmée dans les suites (The Shaggy D.A., notamment). Autre pierre angulaire : les deux films centrés sur le professeur tête-en-l’air Ned Brainard (Fred McMurray) et son invention déjantée de caoutchouc rebondissant (The Absent-Minded Professor puis Son of Flubber).

Très vite, la saga prend de l’ampleur avec trois volets portés par un certain Kurt Russell, incarnant Dexter Riley — étudiant génial et maladroit du fameux Medfield College. Chaque film lui confère un pouvoir improbable (intelligence informatique, invisibilité ou force surnaturelle), toujours au service du bien commun… et souvent pour sauver l’établissement d’une faillite annoncée.

Séries dérivées et remakes : prolifération du MedCU

À ce stade, il peut être utile de dresser la liste des ramifications les plus notables :

• Remakes télévisés ou cinéma, entre autres autour du Shaggy Dog (1987, 1994, 2006) ou du Absent-Minded Professor (1988-1989).
• Cameos et croisements inattendus, tel que le personnage Alonzo Hawk (Keenan Wynn) qui fait basculer toute la série Love Bug/Herbie dans cet univers partagé.
• Ponts vers d’autres établissements fictifs voisins, comme Midvale ou Merrivale College — leur appartenance au même monde reste sujette à débat.

En cumulé, ce sont ainsi une vingtaine de longs-métrages — voire davantage selon l’interprétation — qui gravitent autour de cette mosaïque narrative initiée par Disney bien avant que le terme même d’« univers cinématographique » ne devienne tendance. La firme continue encore aujourd’hui d’étendre son empire narratif via Star Wars ou Marvel… mais il serait dommage d’oublier cette première expérience pionnière aux allures rétro-futuristes.