Le gouvernement envisage la légalisation des casinos en ligne pour augmenter ses revenus
Le projet de loi de finances 2025 comprend un amendement controversé du gouvernement autorisant les casinos en ligne.
Tl;dr
- Le gouvernement français propose d’autoriser les casinos en ligne.
- Les casinos physiques craignent une baisse significative de leurs revenus.
- L’offre illégale de jeux d’argent en ligne en France est importante.
L’amendement controversé
Dans le cadre du Projet de Loi de Finances (PLF) 2025, le gouvernement français a déposé un amendement visant à autoriser les casinos en ligne. Cette proposition a suscité une vive controverse. La France, aux côtés de Chypre, est le seul pays de l’Union Européenne à interdire les casinos en ligne. L’amendement a pour but de mettre en cohérence le cadre des jeux avec nos principaux voisins européens.
La sonnette d’alarme des casinos physiques
Cependant, les casinos physiques tirent la sonnette d’alarme. Ces établissements plaident en faveur d’un marché qui leur serait réservé. « Selon nos calculs, l’ouverture à la concurrence du casino en ligne entraînera une baisse du produit brut des jeux des casinos terrestres de l’ordre de 20 à 30 % et la fermeture de 30 % des établissements », a alerté Grégory Rabuel, président du syndicat du secteur Casinos de France et directeur général du groupe Barrière. Il met en avant les conséquences sociales de cette mesure : « Il y aura des conséquences catastrophiques, notamment sociales : on estime que 15 000 emplois seront supprimés. »
Une offre illégale existante
Selon l’amendement, l’interdiction actuelle en France a engendré le développement d’une offre illégale importante ces dernières années. Une étude commandée par l’Autorité nationale des jeux révèle que le produit brut des jeux généré par cette offre illégale se situerait entre 748 millions et 1,5 milliard d’euros, soit entre 5 % et 11 % du marché global des jeux d’argent. Le gouvernement souhaite ainsi limiter l’impact sur la santé publique des consommateurs de jeux en ligne et contrôler cette offre qui ne cesse de croître.
Une manne pour l’État
Un partisan anonyme de l’autorisation a déclaré à l’AFP : « Le marché existe déjà. Donc une légalisation n’enlèverait pas grand-chose aux casinos. » Les gains pour l’État sont évalués à un milliard d’euros. Le texte prévoit en effet de taxer les casinos en ligne à 55,6 % du produit brut des jeux, soit au même niveau que la catégorie générale des jeux de loterie en ligne. Une manne non négligeable pour l’État qui cherche à renflouer ses caisses.