Le gestionnaire du réseau RTE : 2022 a été marquée par des niveaux historiquement bas de production et de consommation d’électricité
Ce jeudi 16 février, le 'Réseau de transport d'électricité' (RTE) a publié son bilan électrique national de l’année 2022, caractérisée par une crise énergétique inédite depuis les chocs pétroliers des années 1970.
Une crise énergétique inédite depuis les chocs pétroliers des années 1970
Mais alors, l’an passé est-elle un tournant d’un point de vue énergétique, s’il est encore trop tôt pour le dire, on peut remarquer que les Français ont fait preuve d’une très grande sagesse avec des niveaux historiquement bas de production et de consommation d’électricité.
Des niveaux historiquement bas de production et de consommation électrique
Président du directoire de RTE, Xavier Piechaczyk note qu’en 2022 l’énergie est revenue au cœur des préoccupations des Français : « L’année a été exceptionnelle d’un point de vue énergétique, marquée par une conjugaison de facteurs : la crise européenne sur le gaz, ainsi que des productions hydroélectriques et nucléaires historiquement basses. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la vigilance n’était pas seulement sur l’hiver mais aussi sur l’été, moment où les stocks hydrauliques étaient au plus bas et où le parc nucléaire était peu disponible. Le système électrique a cependant résisté grâce à plusieurs leviers, notamment une forte baisse des consommations et une nette hausse des importations ».
Une forte baisse des consommations en France et une nette hausse des importations
En chiffre, la consommation d’électricité a baissé de 1,7 % en 2022, par rapport à l’année précédente, et de 4,2 %, par rapport à la moyenne des années avant Covid (2014-2019). « Il faut remonter jusqu’en 2005 pour trouver un niveau de consommation électrique corrigé du climat inférieur à celui de 2022« , analyse Xavier Piechaczyk qui précise que cette baisse a été particulièrement marquée au cours du dernier trimestre (- 9 %).
Il est évident que l’effet prix a eu un impact important
« Il est évident que l’effet prix en hausse de l’électricité a eu un impact important« , reconnait Xavier Piechaczyk.
La production électrique est passée de 522 térawattheures (TWh) en 2021 à 445 TWh en 2022, soit un niveau jamais observé depuis 1992, note RTE.
Quelques chiffres d’RTE :
– La consommation à température normale (corrigée des aléas météorologiques et calendaires) se situe en retrait de 1,7% par rapport à 2021 (467 TWh). Cette baisse est comparable à celle observée en 2009 lors de la crise financière.
– La consommation de 2022 est également inférieure à celle de 2020, année marquée par les restrictions sanitaires (-2 TWh, soit -0,4%).
– Par rapport aux valeurs moyennes historiques (2014-2019), la consommation de l’année 2022 se situe à 4,2% en retrait.
– Au cours du dernier trimestre 2022, la baisse de la consommation nationale a atteint 9% par rapport aux moyennes historiques. Cette baisse a d’abord touché l’industrie (avec des effets différenciés selon les secteurs) avant de s’étendre au résidentiel (majoritaire en volume) et au tertiaire. La mobilisation nationale en faveur des économies d’énergie a joué un rôle important.
– En 2022, la production totale en France recule de 15% par rapport à 2021.
– L’électricité produite en France en 2022 est restée à 87 % d’origine décarbonée, contre environ 91 % sur la période 2014-2021.
-La production hydraulique (49,7 TWh) est en recul de 20% par rapport à la moyenne 2014-2019.
-Néanmoins, une disponibilité maximale de l’hydraulique a pu être assurée durant la période hivernale grâce à une gestion responsable des producteurs durant l’été.
– Le parc éolien terrestre s’est accru de 1,9 GW (contre +1,7 GW en 2017).
-Le développement parc solaire photovoltaïque se maintient à un rythme élevé pour la deuxième année consécutive : + 2,6 GW.
-La France a mis en service son premier parc éolien en mer à Saint-Nazaire, d’une puissance de 480 MW.
En termes de production d’électricité :
– En volume, la production éolienne poursuit sa progression (37,5 TWh) malgré une année 2022 particulièrement peu venteuse (facteur de charge de 21,6%, au plus bas depuis 10 ans).
– La production solaire augmente (+31% par rapport à 2021) et contribue désormais significativement au bilan électrique de la France (18,6 TWh soit l’équivalent de la production de 3 réacteurs nucléaires).