Le directeur du BHV annonce le report de l’ouverture des cinq magasins Shein en région

Image d'illustration. Aménagement intérieur d un magasinADN
Le directeur du BHV a fait savoir que l’ouverture des cinq magasins Shein, prévue dans différentes villes françaises, ne se déroulera pas comme initialement programmé. Ce report intervient alors que le projet suscitait déjà de nombreux débats.
Tl;dr
- Ouverture de cinq magasins Shein en région reportée.
- Polémiques et départs de marques au BHV Paris.
- Suspension de Shein examinée par la justice française.
Ouvertures régionales reportées pour Shein
Changement de cap pour Shein en France. Alors que le géant asiatique de l’ultrafast-fashion, basé à Singapour, prévoyait d’installer ses premiers points de vente pérennes en région après une inauguration très médiatisée à Paris, l’agenda vient d’être bousculé. Sur les antennes de BFMTV, Frédéric Merlin, patron du groupe SGM auquel appartient le BHV, a confirmé le report, sans nouvelle échéance, des ouvertures prévues à Dijon, Reims, puis à Grenoble, suivies d’Angers et Limoges. La raison avancée ? Une organisation interne à renforcer face à l’afflux massif de clients constaté à Paris : « Il faut que nos équipes soient capables de gérer [le] flux [de nouveaux clients], il faut qu’on adapte l’offre, il faut qu’on adapte la politique de prix », a-t-il justifié, évoquant un délai de « quelques jours ou semaines ».
Tensions et conséquences dans les grands magasins parisiens
Cette arrivée tonitruante n’a pas été sans conséquences. Dès la première demi-semaine d’ouverture du magasin parisien, près de 50 000 visiteurs se sont pressés dans les rayons selon la SGM. Mais le succès populaire s’accompagne d’un revers : plusieurs maisons emblématiques telles que Dior, Guerlain ou encore Sandro ont quitté le grand magasin parisien. Ces départs s’expliquent par des retards de paiement reprochés au BHV mais aussi par la volonté affirmée de ne pas être associées à la présence du géant asiatique sur place.
Sous surveillance judiciaire et institutionnelle accrue
Dans ce contexte électrique, la justice française s’apprête à examiner un dossier sensible. Le 26 novembre, le tribunal judiciaire de Paris doit se prononcer sur la demande officielle de suspension des activités françaises de Shein. L’enjeu : vérifier si tous les produits commercialisés respectent effectivement les lois hexagonales. En parallèle, certaines autorités locales ne masquent plus leur inquiétude. À titre d’exemple, le maire écologiste de Grenoble, Éric Piolle, exhorte la SGM à reporter l’installation du distributeur tant que des garanties sur la légalité des articles vendus ne seront pas apportées.
Nouvelles enseignes et héritage controversé
Les projets régionaux prévoyaient d’occuper d’anciens magasins récemment exploités par SGM sous l’enseigne Galeries Lafayette, promis à une transformation imminente en BHV après la rupture entre SGM et le groupe Galeries Lafayette — ce dernier refusant désormais toute collaboration avec Shein suite aux controverses récentes. De fait, cette séquence souligne combien l’irruption du champion asiatique dans l’Hexagone bouleverse non seulement les équilibres commerciaux mais aussi les alliances traditionnelles du secteur.