L’Afrique se dote d’une charte pour contrer la piraterie moderne
A Lomé (Togo), une quarantaine de pays africains a signé une charte historique visant à renforcer leur coopération dans la lutte contre la piraterie, fléau qui freine les économies.
Le Sommet sur la sécurité maritime et le développement en Afrique a été le théâtre, samedi 15 octobre dernier à Lomé (Togo), de la signature d’une charte pour la sécurité des mers du continent.
Outre cette sécurité côtière assurée par la lutte contre la piraterie moderne, elle inclut également la protection de l’environnement.
Prochaine étape : la ratification
Pour le président congolais Denis Sassou Nguesso, “Ce geste est on ne peut plus historique dans la vie de notre continent”. Mais pour Barthelemy Blede, chercheur en sécurité maritime basé à Abidjan pour l’Institute for Security Studies (ISS), “une chose est d’adopter un texte et de le signer, l’autre chose est de le ratifier. S’il y a une réelle volonté de ceux qui ont signé cette charte, ils doivent en principe, une fois arrivés chez eux, mettre tout en œuvre pour que cette charte soit ratifiée, afin qu’elle devienne contraignante. Il faut qu’au moins quinze États ratifient le texte pour sa mise en application”, a-t-il commenté pour l’AFP.
En clair, la Charte de Lomé doit dans un premier temps servie à débloquer un fonds spécial “de sécurité et de sûreté maritimes”. Puis, dans un deuxième temps, de faciliter “l’accès aux informations”. En effet, ce manque de coopération facilité grandement l’activité des pirates et contrebandiers qui peuvent travers les eaux de différents pays sans réel risque de se faire prendre.
Mais l’échange d’informations n’est pas obligatoire
Mais Timothy Walker, expert maritime pour l’ISS, note que les pays qui le ratifieront n’ont pas d’obligation de divulguer ces informations “Si cela n’est pas dans l’intérêt de la sécurité nationale”.
Pourtant, l’enjeu est de taille pour le continent qui totalise 13 millions de kilomètres carrés de zones économiques maritimes et 17% des ressources mondiales en eau douce. En sécurisant son économie maritime (90% des importations et exportations passent par la voie maritime), elle sera plus à même de la développer.