La Voie lactée serait plus légère que prévu : ce que cela change

Photo d'illustration. La Voie Lactée. theartofsound2001 / Pixabay
La vision de notre galaxie s'en trouverait bouleversée, si l'on en croit les données collectées par le satellite Gaia.
Dans la revue Astronomy and Astrophysics, on apprend que la Voie lactée aurait une masse quatre à cinq fois inférieure à celle calculée jusqu’à présent.
Et cette conclusion vient bouleverser ce que l’on connait de ses caractéristiques.
“La révolution Gaia”
Pour François Hammer, co-auteur de l’étude, tout ceci est à mettre au crédit de “la révolution Gaia”, ce satellite au service de la cartographie de la galaxie qui héberge la Terre. Et Gaia a dévoilé les positions et mouvements de 1,8 milliard d’étoiles.
Si le nombre paraît gigantesque, il s’agit pourtant d’une part infime de ce que contient notre galaxie spirale, un disque d’environ 100.000 années-lumière de diamètre.
La courbe de rotation galactique
Grâce à ce nouveau catalogue, livré en 2022, la courbe de rotation de la Voie lactée a pu être évaluée avec une précision inédite. Il s’agit de déterminer la vitesse des corps célestes évoluant autour du centre galactique.
Pour faire simple, jusqu’à présent on pensait que la courbe était “plate”, en d’autres termes que la vitesse était contante à parti d’une certaine distance du centre. Mais aujourd’hui, “c’est la première fois que l’on découvre qu’au-delà de son disque, la courbe chute comme s’il n’y avait pas beaucoup de matière” entre 50 000 et 80 000 années du centre de la galaxie, précise le chercheur.
200 milliards de masses solaires
Ainsi, il faut appliquer une “réévaluation de la masse de notre Voie lactée sur des valeurs considérées extrêmement basses”, soit 200 milliards de masses solaires. Auparavant, cette masse était estimée cinq fois plus importante.
Autre enseignement des chercheurs de l’Observatoire de Paris et du CNRS à l’origine de cette étude : elle “remet en cause le rapport entre matière lumineuse et matière sombre”. Une matière toujours mystérieuse de nos jours. Invisible, elle est réputée apporter la masse nécessaire à la cohésion des galaxies.
Françoise Combes, collègue de François Hammer, estime “un peu trop osées”, voire “peut-être pas tout à fait fondées” en raison du fait que l’étude se focalise sur un rayon réduit de la galaxie.