La NASA cherche des idées pour un hydravion Titan et pour voyager plus rapidement dans l’Espace profond

Nasa hydravion TitanQuinn Morley
La NASA finance des projets et concepts pour faire progresser l'exploration spatiale. Cette initiative permettra-t-elle de faire des découvertes majeures ?
La NASA cherche toujours à financer des concepts intéressants et peu communs pour tenter de faire progresser l’exploration spatiale. L’agence spatiale américaine accorde des subventions de 175 000 $ à 14 projets qui pourraient être utiles pour des missions dans et en dehors de notre système solaire.
La NASA finance des projets et concepts pour faire progresser l’exploration spatiale
L’un des dossiers les plus intrigants serait certainement TitanAir, un hydravion de Quinn Morley, de Planet Enterprises, qui pourrait évoluer dans l’atmosphère d’azote et méthane de la lune de Saturne, Titan, et naviguer sur ses océans. Ce “bateau volant” pourrait collecter du méthane et d’autres matériaux organiques complexes pour des analyses ultérieures en les aspirant via une surface poreuse.
Un projet de Artur Davoyan, de UCLA, pourrait, quant à lui, faire accélérer les missions vers les limites de notre système solaire et même l’Espace interstellaire. Son idée permettrait de propulser des vaisseaux en produisant un rayon de particules microscopiques voyageant à des vitesses extrêmement élevées (plus de 120 km/s) via des souffles laser. Ce concept permettrait de réduire considérablement les temps nécessaires pour explorer l’espace profond. Là où Voyager 1 a mis 35 ans pour atteindre l’espace interstellaire (l’héliopause, à environ 123 UA du Soleil), un vaisseau d’une tonne pourrait atteindre les 100 UA en seulement trois ans. Il couvrirait 500 UA en 15 années.

Un concept pour voyage bien plus rapidement dans l’EspaceArtur Davoyan
Cette initiative permettra-t-elle de faire des découvertes majeures ?
D’autres initiatives sont très (trop ?) ambitieuses. Mary Knapp du MIT propose un observatoire de l’espace profond qui utiliserait un essaim de milliers de petits satellites pour détecter les émissions radio basse fréquence des débuts de l’Univers, sans oublier les champs magnétiques d’exoplanètes comme la Terre. Congrui Jin, de l’Université du Nebraska à Lincoln, imagine des blocs de construction avec un habitant capable de s’auto-développer et qui pourraient faire gagner beaucoup de place dans les missions vers Mars. Peter Curreri, de Lunar Resources, réfléchit à des pipelines pour transporter l’oxygène entre les différentes bases lunaires.
Ce ne sont que des projets, des concepts, aucun n’est assuré de pouvoir être testé dans des conditions réelles, et encore moins d’être utilisé en mission. Cependant, tous ces dossiers illustrent la manière de procéder de la NASA. L’administration finance ces projets aujourd’hui dans l’espoir qu’au moins l’un d’entre eux sera un succès. Et même en cas de succès seulement partiel, l’agence spatiale américaine pourrait faire des découvertes capitales pour le futur de l’exploration spatiale.