La grogne dans les rangs de Boko Haram
La contestation monte dans les rangs de la secte islamiste, qui a subi de très nombreux revers au Nigeria ces dernières semaines.
En manque d’armes et de carburant, les insurgés du groupe djihadiste Boko Haram sont aujourd’hui réellement mis en difficulté… Et n’hésitent pas à s’en plaindre, auprès de leurs prisonnières.
Deux d’entre elles, aujourd’hui en sécurité dans un camp qui accueille près de 275 anciennes captives des islamistes, n’ont pas hésité à raconter ce que leur avaient confié leurs bourreaux à propos des conditions dans lesquelles ils sont censés combattre pour le djihad.
Boko Haram, parfois des bâtons comme seules armes
Selon ces deux femmes, les petits bras de la secte n’auraient pour beaucoup, que de simples bâtons comme arme, et seraient en possession de voitures inutilisables faute d’argent pour y remplir le réservoir de carburant.
Une autre femme, Binta Ibrahim, âgée de 18 ans, a expliqué comment certains membres des troupes islamistes feraient aujourd’hui le choix de déserter les rangs: “Un soir en avril, nous nous sommes retrouvées devant des partisans de Boko Haram qui ont dit: ‘nos dirigeants ne veulent pas nous donner assez de carburant et d’armes et maintenant, les soldats gagnent du terrain sur nous à Sambisa. Nous allons vous laisser'”.
Enfin, Hanatu Musa, une jeune maman de 22 ans enlevée en juin dernier à Gwoza dans l’Etat de Borno a rapporté que les combattants ont dit avoir été déçus par leur chef qui les a conduit à tuer au nom de la religion.
La lutte contre la secte se poursuit
Depuis fin janvier, et le début de l’offensive menée conjointement avec le Cameroun, le Tchad et le Niger, les djihadistes du groupe Boko Haram ont subi de très sérieux revers dans chacun de leurs bastions.
Alors qu’ils étaient parvenus à s’imposer dans une trentaine de localités du nord du Nigeria, la plupart ont été reprises par les forces armées de la coalition.
La guerre se poursuit néanmoins dans les derniers repaires islamistes, dans les forêts du nord-est du pays.
Du fait de l’avancée fulgurante de l’armée, une partie des djihadistes s’est également repliée au Niger voisin, où elle mène régulièrement d’autres attaques meurtrières.