La célébrité raccourcit l’espérance de vie des chanteurs, selon une étude

Image d'illustration. Un artiste assis seul sur scène. ADN
Selon une étude récente, la célébrité pourrait avoir un impact négatif sur l’espérance de vie des chanteurs. Les chercheurs mettent en lumière une corrélation entre la notoriété et une mortalité plus précoce dans le milieu musical.
Tl;dr
- Les chanteurs célèbres meurent plus tôt que les anonymes.
- Le stress lié à la notoriété augmente le risque de mortalité.
- La protection du groupe réduit ce risque chez les musiciens.
Célébrité : un coût élevé sur la longévité des artistes
Il n’y a pas que la richesse et l’adulation qui accompagnent la renommée. Selon une récente étude menée par des chercheurs de l’Université Witten/Herdecke, obtenir le statut de star dans l’industrie musicale pourrait avoir un revers inattendu : une espérance de vie significativement réduite. L’analyse s’est penchée sur 324 chanteurs populaires ayant évolué entre 1950 et 1990, soigneusement comparés à un groupe « jumeau » composé d’artistes bien moins connus, mais similaires sur tous les autres aspects.
Le fardeau invisible de la notoriété
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : tandis que les chanteurs célèbres disparaissent en moyenne à 75 ans, leurs homologues plus discrets atteignent presque les 80 ans. La pression constante du regard public, le manque d’intimité ou encore l’exigence de performances irréprochables pèseraient lourdement sur leur santé. Les chercheurs évoquent ainsi des facteurs comme le « stress psychosocial », susceptibles d’alimenter des conduites à risque ou des détresses psychologiques persistantes. Comme le souligne l’équipe, « ces stresseurs transforment la célébrité en un fardeau chronique qui amplifie les risques liés au métier ».
Un risque qui survient après l’accession à la célébrité
Autre enseignement marquant : cette différence d’espérance de vie apparaît clairement après que les artistes ont accédé à la célébrité. Autrement dit, c’est bien le statut public qui semble jouer un rôle déterminant, davantage que la profession d’artiste elle-même ou tout autre facteur sociodémographique. Précisons néanmoins qu’il s’agit d’une corrélation forte – sans preuve directe d’un lien de cause à effet. Les auteurs avertissent d’ailleurs que ces résultats ne peuvent être généralisés à tous les métiers visibles comme le cinéma ou le sport.
L’importance du collectif et pistes pour l’avenir
L’étude met aussi en lumière une nuance intéressante : être membre d’un groupe offre une certaine protection face aux dangers liés à la notoriété, probablement grâce au partage du stress et des responsabilités. On retiendra ainsi plusieurs points essentiels :
- Célébrité rime souvent avec exposition accrue au stress chronique ;
- Les artistes solos s’avèrent particulièrement vulnérables ;
- L’entourage joue un rôle clé dans la préservation du bien-être.
Loin de garantir une vie longue et paisible, la fortune et la gloire peuvent se révéler double tranchant. Ce constat ouvre la porte à des interventions ciblées pour mieux accompagner ceux qui vivent sous les projecteurs – non seulement pour eux-mêmes, mais aussi parce qu’ils influencent en profondeur nos représentations collectives de la santé et du succès.