Kenya : 6 auteurs du viol d’une ado condamnés à tondre la pelouse
Au Kenya, une pétition a récolté près d’un million de signatures. Elle a été diffusée après la condamnation des 6 hommes.
Au Kenya, la consternation a envahi une partie de la population qui ne comprend pas cette condamnation. En juin dernier, une adolescente de 16 ans qui rentrait des funérailles de son grand-père avait été violée par six personnes puis abandonnée dans une fosse de 6 mètres de profondeur. La jeune fille souffre aujourd’hui d’une fistule obstétricale et elle est paralysée. Les six hommes qui ont violé l’adolescente ont été condamnés à tondre la pelouse d’un commissariat. Ils ont ensuite pu retrouver la liberté.
Plus d’un million de signatures
Rapidement, la consternation a envahi le Kenya et une pétition lancée par l’association Femnet a récolté près d’un million de signatures. Elle demande aux autorités de réaliser un nouveau jugement pour qu’une peine digne de ce nom soit attribuée aux violeurs. Le réseau Avaaz qui relaye cette pétition rassemble toutes les nationalités puisque les internautes proviennent d’Afrique, de France, des États-Unis… Le nombre de signatures augmente très rapidement au fil des secondes. La militante pour l’association Femnet, Nebila Abdulmelik a révélé que cette condamnation de « couper l’herbe, c’est l’échec complet d’un système entier et une réponse absolument honteuse de la police kényane ». Une étude datant de 2009 fait froid dans le dos puisque 68% des femmes et 54% des hommes au Kenya ont été victimes d’agression sexuelle.
Une plainte pour agression, et non un viol
L’association dénonce également l’enquête, car la plainte déposée a été enregistrée comme une agression, et non un viol. Le dossier doit être repris selon les ordres de l’inspection générale de la police. Mercredi dernier, le procureur Keriako Tobiko a demandé que de nouvelles arrestations soient réalisées. Il a également précisé que des sanctions seront prises à l’encontre du policier qui a enregistré selon lui d’une manière cruelle la plainte. Le procureur a révélé au Daily Nation que l’adolescente de 16 ans avait « du les supplier pour que sa demande soit prise en compte ».
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