Jérôme Kerviel interpellé à Menton, écroué à Nice
Jérôme Kerviel a été interpellé à Menton dimanche, peu avant minuit. L'ex-trader rencontre le procureur à Nice ce matin.
L’ancien trader de la Société Générale a été interpellé hier peu avant minuit à Menton, après avoir franchi la frontière franco-italienne. Juste avant l’heure limite, et sous le crépitement des flashs de la presse, Jérôme Kerviel s’est présenté aux policiers sans aucune résistance. Il est ainsi passé du déferlement médiatique au silence pour sa première nuit au commissariat.
Ce matin, il a été écroué à la Maison d’arrêt de Nice, après avoir rencontré Eric Bedos, le procureur. Ce dernier lui a signifié sa condamnation à 3 ans de prison ferme après avoir été reconnu coupable de la perte record de la banque qui l’employait alors, en 2008.
Jérôme Kerviel : la prison après le suspense de dimanche
Dimanche pourtant, l’ex-trader avait annoncé vouloir rester en Italie. En fin de matinée, à quelques mètres de la frontière, il en avait appelé au chef de l’Etat, lui demandant une immunité en faveur de témoins dans son dossier. L’Elysée avait alors répondu à cette requête ainsi : “Si M. Kerviel sollicite la grâce présidentielle, sa demande sera examinée selon la procédure habituelle, c’est-à-dire après une instruction et un avis de la chancellerie”.
Sous la menace d’un mandat européen, et après avoir indiqué à la presse qu’il ne demandait “pas de grâce”, il a finalement répondu à la convocation de la police de Menton. Son interpellation a laissé ses nombreux soutiens, présents avec lui jusqu’au bout, désemparés et tristes.
Jérôme Kerviel n’est pas décidé à se laisser faire face à la Société Générale. D’après lui, les 50 milliards d’euros de pertes dont on l’accuse ont été gonflés par la banque, et une étude comptable et financière devrait permettre de le démontrer.