“Je suis Charlie” : l’auteur du slogan va le déposer pour empêcher les dérives
L'auteur du slogan "Je suis Charlie" a décidé de le déposer afin d'éviter les dérives commerciales après l'attaque de Charlie Hebdo.
La semaine dernière, après les événements dramatiques et violents survenus en France, un homme a lancé un slogan pour exprimer son soutien aux victimes. “Je suis Charlie” est né sur Twitter tout d’abord, de l’imagination de Joachim Rondin, qui travaille pour le magazine féminin Stylist. Alors que l’auteur avait jusqu’à présent refusé de s’approprier ce mot de ralliement, France TV Info indique que “Je suis Charlie” sera finalement déposé.
“Je suis Charlie”, né après l’attaque de Charlie Hebdo
C’est avant tout pour prévenir une exploitation commerciale de cette phrase, née de l’émotion qui a suivi l’attaque de Charlie Hebdo, le 7 janvier, qu’elle va être enregistrée, comme l’a déclaré du créateur jeudi 15 janvier. Cette démarche sera conduite en association avec Charlie Hebdo, dont le nouveau numéro est sorti mercredi, avec un tirage exceptionnel de cinq millions d’exemplaires. Aujourd’hui encore, les lecteurs français peinent à trouver des exemplaires à la vente.
“Joachim Roncin va se baser sur son droit d’auteur pour tenter de maîtriser la diffusion et pour essayer de conserver le message initial intact”, a déclaré Maître Myriam Witukiewicz-Sebban, son avocate, à propos du slogan qui a fait le tour du monde.
Alors que “je suis Charlie” était à l’origine un mot de ralliement pour des millions de manifestants et un symbole de la lutte pour la liberté d’expression, il fait aussi l’objet de nombreuses convoitises, et de nombreux objets dérivés sont maintenant disponibles à la vente.
L’auteur du slogan va le déposer pour éviter les dérives
Joachim Roncin s’est dit outré par la manière mercantile dont certaines personnes ont exploité les suites de l’attaque de Charlie Hebdo, de l’assassinat d’une policière à Paris et de la prise d’otage dans un supermarché casher de la Porte de Vincennes.
“Franchement, je suis choqué par tout ce qui se passe avec les gens qui veulent faire du commerce. Je pense que ça dévalorise profondément le sens et le message initial de ce slogan”, comm il l’a expliqué à l’AFP.
“En ce moment, je travaille avec les avocats sur les actions à mettre en place pour lutter autant que possible contre cette récupération. Parce qu’une chose est sûre : beaucoup de gens disent que les bénéfices iront à Charlie Hebdo, aux associations, mais il faut savoir si c’est vrai ou pas”, a expliqué Joachim Roncin.
De son ôté, l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) a indiqué jeudi avoir déjà refusé 120 dépôts de la marque “Je suis Charlie”, dont “deux dossiers qui visent des armes”.