Jan Marsalek, ancien patron de Wirecard en cavale depuis cinq ans, retrouvé à Moscou

Image d'illustration. Crypto bitcoinADN
Porté disparu depuis la retentissante faillite de Wirecard en 2019, Jan Marsalek, ancien directeur de la société allemande, a finalement été retrouvé à Moscou après cinq années de cavale. Sa localisation relance l’enquête internationale.
Tl;dr
- Jan Marsalek, ex-Wirecard, localisé à Moscou.
 - Soupçonné d’espionnage pour la Russie en Ukraine.
 - Mandat d’arrêt international toujours en cours.
 
L’ex-dirigeant de Wirecard réapparaît dans les arcanes russes
C’est une image capturée à Moscou, diffusée par un collectif de médias internationaux, qui vient raviver l’un des plus retentissants scandales financiers allemands. Jan Marsalek, ancien numéro deux de Wirecard, fugitif depuis 2020, aurait trouvé refuge dans la capitale russe. Ce cliché, pris en juillet dernier, illustre l’étonnant parcours de cet homme désormais recherché par Interpol, qui aurait adopté de nouvelles identités tout en entretenant des liens étroits avec le régime de Vladimir Poutine.
Un exil sous haute protection à Moscou
Après la chute brutale de Wirecard, entreprise jadis fleuron du DAX dont la faillite a provoqué d’innombrables pertes chez les investisseurs allemands, Marsalek s’est volatilisé. Selon l’enquête menée par Der Standard, épaulé par Der Spiegel, ZDF, PBS et The Insider, il vivrait sous la protection active des services russes du FSB. Apparemment muni d’une nouvelle identité – « Alexander Nelidov » – il circulerait librement à Moscou et ses abords. Un détail singulier a attiré l’attention : son numéro de téléphone a été géolocalisé plus de trois cents fois près du siège du FSB entre janvier et novembre 2024.
Derrière la fuite, une nouvelle vie d’espion ?
Mais le destin de celui qui fut un temps bras droit du PDG Markus Braun semble avoir bifurqué vers l’espionnage. Plusieurs éléments compilés grâce aux fuites de données, documents judiciaires et SMS interceptés suggèrent qu’il opérerait désormais pour les renseignements russes. Il se serait fait passer pour un Ukrainien naturalisé lors de l’annexion du Donbass et aurait multiplié les déplacements sensibles :
- Cinq voyages recensés en Crimée sous contrôle russe ;
 - Séjours dans l’est ukrainien et à Marioupol, zones de conflit actives.
 
Le média autrichien publie même une photo où il apparaît en treillis militaire arborant le symbole « Z », tristement associé à l’intervention russe.
L’Allemagne démunie face au silence russe
Si le parquet munichois poursuit son enquête pour suspicion de fraude en bande organisée et malversation, la procédure se heurte à un mur : la demande d’entraide adressée à Moscou est restée lettre morte. Officiellement, les autorités russes affirment ignorer où se trouve Marsalek. Pourtant, les indices s’accumulent sur sa présence dans leur capitale et son implication croissante auprès des services russes. Ainsi s’épaissit le mystère autour de ce financier devenu figure trouble entre Berlin et Moscou.