IVG : le délai de réflexion de 7 jours supprimé par l’assemblée
Les députés ont voté cette nuit la suppression du délai de réflexion de 7 jours lors d’une demande d’IVG.
Il est parfois des votes qui passent plutôt inaperçus à l’assemblée du fait de l’heure tardive à laquelle ils sont effectués. Cela a encore été une fois le cas cette nuit puisque les députés ont voté en faveur de la suppression du délai obligatoire des 7 jours de réflexion entre le premier et le deuxième rendez-vous pour une interruption volontaire de grossesse (IVG).
Un vote très tardif sur un sujet sensible
C’est peut être pour éviter de raviver la flamme d’un débat très sensible que les députés ont procédé à ce vote aux alentours de deux heures du matin en faveur de la suppression délais de réflexion de 7 jours (qui peut être ramené à 48 H en cas d’urgence) lors d’une demande d’IVG instaurée par la loi Veil en 1975.
Catherine Coutelle (Parti Socialiste), présidente de la délégation aux droits aux femmes de l’Assemblée se félicite de la suppression de « ce délai infantilisant et stigmatisant » pour les femmes souhaitant avoir recours à une IVG. Les détracteurs du délai de 7 jours estiment également que ce dernier pouvait entraver l’accès à l’avortement dans les régions où il est difficile d’obtenir un rendez-vous rapidement.
Marisol Touraine voulait seulement raccourcir le délai de 7 jours
De son côté, la ministre de la Santé Marisol Touraine n’était pas favorable à une suppression pure et simple de ce délai de réflexion mais aurait préféré le raccourcir à 48H. « Je ne suis pas certaine que ce soit par la suppression de ce délai que nous fassions progresser l’accès au droit », a-t-elle expliqué à l’issue du vote.
Catherine Coutelle n’a par contre pas obtenu gain de cause sur sa proposition de supprimer la clause de conscience qui permettait aux médecins de refuser de pratiquer une IVG. La ministre de la Santé a émis « un avis résolument défavorable », expliquant qu’il ne fallait pas « ranimer ce débat éminemment symbolique. »