Revalorisation de la prime de nuit : la CNI s’indigne contre Marisol Touraine
Après l'annonce, par le ministère de la Santé, de la revalorisation de la prime de nuit, la CNI, qui en avait pourtant fait l'une de ses revendications, fustige l'augmentation décidée par Marisol Touraine.
La CNI (Coordination Nationale Infirmière) aurait vraisemblablement souhaité que le ministère de la Santé abonde totalement dans le sens de sa demande. Il apparaît pourtant, après la récente annonce de la revalorisation de la prime de nuit, que Marisol Touraine n’a pas répondu, dans le fond, à la requête du syndicat.
Dans un communiqué daté du 28 avril dernier, la CNI rappelle donc que “c’était une des revendications de la CNI, la revalorisation de la prime de nuit vient d’être annoncée par le ministère de la santé ainsi que les moyens alloués à la prévention des risques psychosociaux.” Avant d’annoncer la couleur quant à sa réaction : “Qu’il est difficile de trouver les mots pour réagir… sans perdre son calme !”
La prime de nuit revalorisée à 1,5 euro pour 10h00 de travail
On apprend ainsi que la revalorisation va se traduire par “une augmentation d’1,50€ net pour 10h de nuit travaillées… Il ne s’agit pas d’une erreur de ‘frappe’, 1,50€ d’augmentation pour 10h de nuit (soit 15 centimes de l’heure…) ! Le ministère ‘frappe’ un grand coup de massue, au sens propre du terme… sur la tête des soignants. “
Et la CNI de poursuivre : “Et, comme-ci cette mesquinerie n’était pas suffisante, cette obole ne sera accordée ‘qu’aux personnels des services d’urgence ou de soins critiques alternant des horaires de jour et de nuit, exposés à des rythmes de travail contraignants’. Presque rien pour les uns et rien du tout pour tous les autres. Cette aumône va concerner, au mieux, 23 100 agents soit environ 3% des soignants en France…”
Prévention des risques psychosociaux : “snif”
Autre annonce ayant également indigné ces infirmières, celle relative aux moyens accordés à la prévention des risques psychosociaux : “C’est la seconde annonce de la stratégie, 30 millions sur 3 ans seront alloués pour la création ou le renforcement des services de santé au travail pluridisciplinaires (médecins, infirmières, psychologues, assistants sociaux, conseillers en prévention des risques professionnels).”
Dans le détail, la présidente de la CNI Nathalie Depoire indique qu’“après un bref calcul et sur la base de 1000 structures publiques de santé en France (sans compter les EHPAD), cela fait 10 000€ en moyenne par établissement et par an… tout au plus quelques boites de mouchoirs, snif !” Le communiqué se conclut par une critique pour le moins acerbe de la ministre de la Santé : “La Ministre n’aura pas su, ni voulu, entendre la souffrance des soignants… Absence de considération, cynisme et dédain, l’attitude de Marisol TOURAINE au Ministère de la Santé aura été finalement assez constante pendant ces 5 ans de supplice… 5 ans interminables. Que de violences, que de souffrances et au final, que d’insultes, pour des soignants qui auraient juste aimé être traités avec dignité !”