Iran : une écolière de 15 ans aurait été tuée par la police
Le 13 octobre dernier, une écolière iranienne de 15 ans est décédée après un raid mené dans son établissement par la police. Un député affirme que l'adolescente s'est "suicidée en avalant des comprimés".
Un nouveau drame vient de rendre encore plus brûlant le mouvement de colère et d’indignation observé en Iran depuis plus d’un mois. La semaine passée, des élèves de la Shahed High School, à Ardabil (nord-ouest), avaient pris part à un “événement idéologique” dans un lieu connu pour abriter des manifestations. Des rassemblements dénonçant la mort de Mahsa Amini, ainsi disparue à 22 ans trois jours après avoir été arrêtée par la police des mœurs à Téhéran.
Des policières iraniennes en civil auraient violenté des élèves en manifestation
Sur la base d’un communiqué du Conseil de coordination des syndicats d’enseignants publié lundi, le site de 20 Minutes rapporte que plusieurs élèves ont “crié des slogans contre la discrimination et les inégalités”. Ce qui leur aurait valu d’être “victimes de violences et d’insultes par des femmes voilées et habillées en civil”. Ces dernières, est-il souligné, appartenaient aux forces de l’ordre.
Une adolescente décédée, un autre jeune dans le coma
“L’une des élèves, Asra Panahi, est malheureusement décédée à l’hôpital” le jeudi 13 octobre dernier, poursuit le communiqué, “tandis que d’autres ont été arrêtés”. Un autre élève aurait été plongé dans le coma suite aux coups reçus.
Un député affirme que l’écolière s’est suicidée
Alors qu’une vidéo diffusée à la télévision d’État montre l’oncle d’Asra indiquer que sa nièce est morte d’un arrêt cardiaque, le député d’Ardabil Kazem Mousavi affirme que l’adolescente s’est “suicidée en avalant des comprimés”. L’ex-footballeur Ali Daei, déjà dans le viseur des autorités pour avoir soutenu des manifestations, a qualifié de “rumeurs” les propos faisant état d’une mort provoquée par arrêt cardiaque ou suicide. L’Autorité judiciaire iranienne a depuis invité Ali Daei à “présenter aux responsables concernés le plus tôt possible” des preuves qui contrediraient les thèses officielles. Mardi, dans un autre communiqué, les enseignants ont dénoncé la décision de l’école d’emmener les enfants à un “évènement idéologique” sans le consentement des parents.